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Masques de protection : Modèles, utilisation et prix

À ce jour, il existe plusieurs modèles de masques de protection. On distingue les masques médicaux et les masques non médicaux. Comment les distinguer ? Quelles sont leurs spécificités ? Comment bien les utiliser ? Où s’en procurer ? Et à quel prix ?
Sommaire

Depuis l’arrivée du coronavirus, les masques de protection sont devenus un bien de première nécessité, indispensable pour chacun, d’autant plus en cette période de déconfinement. En effet, depuis le 11 mai, le port du masque est obligatoire dans les transports en commun, les taxis et VTC, sur certains lieux de travail, dans de nombreux magasins, et vivement recommandé dans les espaces publics. L’objectif est toujours de limiter les risques de propagation du Covid-19. Cependant, il existe de différents types de masques de protection et il est parfois difficile de savoir lesquels choisir. C’est la raison pour laquelle il est essentiel de faire un distinguo entre les différents modèles de masques existants. Leurs performances de filtration et leurs usages sont très variés. Faisons le point ensemble sur les caractéristiques des différents modèles de masques de protection et leurs usages.

Masques de protection : Modèles, utilisation et prix



Quels sont les différents modèles de masques de protection ?

Carole Garbowski, responsable de la réglementation des équipements de protection individuelle au sein de l’IFTH (Institut français du textile et de l’habillement) a déclaré au magazine Industrie & Technologies que : « Jusqu’à présent, sur le marché, il n’y avait que deux familles : les masques de protection et les masques chirurgicaux. »

En effet, avec la pandémie de Covid-19, les autorités se sont rapidement rendu compte qu’il n’y avait pas assez de masques de protection et de masques chirurgicaux sur le territoire français et européen. Il a donc fallu trouver des solutions alternatives pour stopper la propagation de ce fléau. C’est pourquoi de nouvelles catégories de masques ont été créées.

Le masque de protection respiratoire individuelle (de type FFP)

Conformément à la norme EN 149, les masques FFP (« Filtering Facepiece Particles » ou littéralement « pièce faciale filtrante contre les particules ») couvrent le nez, la bouche et le menton et protègent les personnes contre l’inhalation de gouttelettes porteuses de virus. Ces « demi-masques » protègent également les porteurs contre les suspensions en l’air susceptibles de contenir des agents infectieux.

Disponibles sous différentes formes (« bec de canard », « coquille dure » ou « à plis »), les masques de protection respiratoire FFP sont couramment utilisés dans le monde industriel pour protéger les travailleurs contre l’inhalation de gaz, de poussières d’amiante ou de fumées toxiques.

Selon l’AFNOR (Association française de normalisation), il existe 3 catégories de masques de protection respiratoire : le FFP1, le FFP2 et le FFP3. Leur efficacité est définie en fonction du taux de FTI (Fuite totale vers l’intérieur) et du taux de filtration pour des particules envoyées de 0,6 micron. Il faut savoir que plus le chiffre est élevé, meilleure est la protection.

Les masques FFP sont des masques jetables et ils ne doivent pas être portés plus de 8 heures.

Le masque FFP1

Il s’agit du masque le moins filtrant des trois.

Son taux de filtration est de 80 % au minimum et son FTI est de 22 % au maximum. Ses élastiques sont de couleur jaune.

Le masque FFP2

Il est idéal contre les virus très contagieux comme le Covid-19. C’est pourquoi ce modèle est utilisé par les professionnels de la santé en contact avec les patients (médecins, infirmiers, urgentistes...).

Son taux de filtration est de 94 % au minimum et son FTI est de 8 % au maximum. Ses élastiques sont de couleur blanche ou bleue.

Le masque FFP3

Il s’agit du masque le plus filtrant des trois.

Son taux de filtration est de 99 % au minimum pour EN 149-FFP3 et de 99,95 % au minimum pour EN 143-P3. Son FTI est de 2 % au maximum. Ses élastiques sont de couleur rouge.

Si vous souhaitez des équivalents réutilisables, il y a les masques FMP1, FMP2 et FMP3.

Le masque anti-projection (de type « chirurgical »)

Conformément à la Directive européenne 93/42/CEE relative aux dispositifs médicaux et la norme EN 14683, ce masque à usage unique est destiné à éviter lors de l’expiration d’un porteur malade, la projection de gouttelettes de salives ou de sécrétions des voies aériennes supérieures (nez, bouche, pharynx, larynx, trachée) pouvant contenir des agents infectieux transmissibles.

Afin de prévenir la contamination de leur entourage et de leur environnement, les patients contagieux doivent porter un masque chirurgical dès les premiers symptômes. Relativement peu coûteux, certaines personnes l’utilisent pour se protéger contre la pollution atmosphérique.

Contrairement aux masques de protection FFP, le masque à usage médical n’est pas conçu pour protéger la personne qui le porte contre l’inhalation de bactéries ou de particules virales en suspension dans l’air. En revanche, il constitue un geste barrière et sert à diminuer les contacts entre les mains et la bouche.

Concernant sa durée d’utilisation, il ne doit pas être porté plus de 4 heures. Si le masque est humide et gêne la respiration, il faut le changer.

Il existe 3 types de masques de type chirurgical.

Le masque chirurgical type 1

Il est idéal pour les patients. Son EFB (Efficacité de filtration bactérienne) est de 95 % au minimum.

Le masque chirurgical type 2

Il est recommandé pour le personnel soignant s’il n’y a pas de risque de projection, ainsi que pour les distributeurs et prestataires de services de matériel médical. Son EFB est de 98 % au minimum.

Le masque chirurgical type 2R

Il est idéal pour les aides à domicile, les soignants en EHPAD, les sages-femmes, les pharmaciens, les transporteurs sanitaires, etc. s’il y a des risques de projection. Son EFB est le même que le type 2, sauf que ce masque est résistant aux projections et aux liquides.




Les masques anti-projection « alternatifs » ou « grand public » à usage non sanitaire

Cette catégorie de masque est destinée uniquement à compléter les gestes barrières et assurer les règles de distanciation sociale. Les masques « alternatifs » ou « grand public » respectent les normes sanitaires spécifiques pour limiter la propagation des gouttelettes porteuses de virus.

Afin d’identifier facilement les masques « grand public » homologués par les pouvoirs publics, 4 logos ont été créés. Ils indiquent la conformité du dispositif, sa durée de vie et le nombre de lavages possibles.

Il existe plusieurs 2 catégories de masques « alternatifs ».

Les masques de protection à visée collective

Ce type de masque filtre au moins 70 % des particules. Il est destiné aux personnes qui ont des contacts occasionnels avec d’autres individus dans le cadre professionnel. Si les conditions de travail le nécessitent, tous les salariés d’un service ou d’une entreprise peuvent le porter.

Les masques à usage des professionnels en contact avec le public

Cette catégorie de masque filtre au moins 90 % des particules. Ils sont destinés aux travailleurs qui sont régulièrement en contact avec un grand nombre de personnes (forces de l’ordre, caissiers, etc.).

Les masques en tissu, une solution alternative

Sinon, vous avez toujours la possibilité de fabriquer votre propre masque en tissu.

Pour cela, n’hésitez pas à suivre les tutos mis en ligne par l’AFNOR ou ceux des professionnels de la mode et du textile.

Où peut-on acheter des masques de protection ?

Au début de la pandémie de coronavirus en France, le gouvernement avait décidé de réquisitionner les stocks de masques disponibles exclusivement pour les professionnels de santé et les patients atteints du Covid-19 (décret du 23 mars 2020). Mais, en raison de la faible disponibilité des masques chirurgicaux ou FFP2, il y a eu une véritable pénurie de masques sur l’ensemble du territoire national.

Lors de la présentation du déconfinement progressif, mardi 28 avril, le Premier ministre, Édouard Philippe, a assuré que : « Progressivement, nous parviendrons à une situation classique, où les Français pourront sans risque de pénurie se procurer des masques grand public dans tous les commerces. » Il a par ailleurs ajouté qu’à compter du 11 mai, il y aurait suffisamment de masques pour faire face aux besoins de la population.

Depuis le 26 avril, les pharmacies sont de nouveau autorisées à vendre au grand public des masques alternatifs en tissu et des masques chirurgicaux. Pour rappel, la vente de masques en pharmacie était interdite depuis le 3 mars en raison des stocks réquisitionnés par le gouvernement. Il est néanmoins important de préciser que les masques FFP2 sont réservés aux professionnels de santé.

Les bureaux de tabac peuvent quant à eux en vendre depuis le 30 avril. Et les enseignes de grande distribution commercialisent des masques depuis le 4 mai.

À quel prix sont vendus les masques de protection ?

Pour les masques chirurgicaux, le gouvernement a plafonné le prix de l’unité à 0,95 € TTC, ce qui représente 47,50 € la boîte de 50 masques. Vu que la fabrication de ces masques en papier à usage unique est standardisée, il est facile de fixer un prix et de les contrôler.

Concernant les masques « grand public » en tissu, leur prix se situe entre 2 et 5 €. Cela dépend de leur durée de vie. Le gouvernement a expliqué qu’il était difficile de réguler le prix de ces masques, du fait des diverses spécificités qu’ils présentent (nombre de lavages, tissus utilisés, coûts de fabrication, etc.).

Comment bien utiliser les masques de protection ?

Avant toute chose, il est primordial de respecter la durée d’utilisation des masques. Ensuite, vous devez suivre attentivement les recommandations suivantes (valables pour tout type de masque) :

  • Lavez-vous les mains avec de l’eau et du savon ou une solution hydroalcoolique avant de mettre votre masque. Reproduisez ce geste avant et après l’avoir retiré.
  • Veillez à placer votre masque correctement. Il doit recouvrir votre nez et votre bouche.
  • Vérifiez qu’il n’y a aucun jet d’air dans vos yeux quand vous expirez fortement.
  • Changez votre masque après avoir bu ou mangé, idem s’il est humide.
  • Retirez votre masque toujours par l’arrière. Il ne faut surtout pas toucher le devant.
  • Une fois usagé, jetez immédiatement votre masque dans un sac plastique et fermez-le. Attendez 24 heures et mettez-le à la poubelle.

Concernant les masques en tissu, l’AFNOR recommande de les laver à 60 °C en cycle coton, pendant 30 minutes minimum. Ensuite, mettez-le au sèche-linge ou utilisez un sèche-cheveux. Le but est d’enlever l’humidité. Idéalement, il faut répéter cette opération après chaque utilisation.

Le port du masque pour se protéger du Covid-19 : un sujet qui fait débat

Au début de la pandémie de coronavirus, le ministère de la Santé, Santé publique France et l’OMS (Organisation mondiale de la santé) préconisaient le port du masque uniquement pour les personnes qui présentaient des symptômes du Covid-19, notamment la toux.

Aujourd’hui, le gouvernement recommande vivement le port du masque pour tous dans les espaces publics. Lors de la présentation du plan de sortie du confinement, le Premier ministre a déclaré que le port d’un masque de protection sera « préférable dans de nombreuses circonstances ».

L’Académie nationale de médecine estime quant à elle qu’une simple recommandation est loin d’être suffisante pour stopper la propagation du coronavirus. Selon elle, le port du masque doit être obligatoire dans les espaces publics, car le virus circule partout et ne fait aucune différenciation entre tel et tel endroit.

Dans son communiqué du 22 avril, l’organisation explique que : « Veiller à ne pas contaminer les autres n’est pas facultatif, c’est une attitude “citoyenne” qui doit être rendue obligatoire dans l’espace public ». Ainsi, l’Académie nationale de médecine appelle à la responsabilité de chacun et invite la population à se protéger davantage.

Il est important de rappeler qu’en l’absence de traitement médical efficace ou de vaccin contre le coronavirus, le seul moyen de lutter efficacement contre ce fléau est de respecter les gestes barrières et les règles de distanciation sociale.