Qui peut rouler sur la voie de covoiturage et quelle amende en cas d'infraction ?
Certaines métropoles développent des voies spéciales covoiturage. C’est notamment le cas pour Lyon, Grenoble et bientôt Paris. Cette initiative a pour objectif de limiter la pollution liée aux mobilités et décongestionner ces grandes agglomérations. Des dispositifs de contrôle sont déployés et les automobiles risquent des amendes s’ils ne respectent pas la nouvelle réglementation liée à ces voies de covoiturage. Qui est autorisé à rouler sur ces voies ? Quelles sont les verbalisations applicables ? On fait le point.
Voie de covoiturage : de quoi s’agit-il ?
Quels véhicules peuvent rouler sur la voie de covoiturage ?
Déjà déployées en Amérique du Nord, les voies de covoiturage (VR2+) font leur apparition en France. Elles ont été mises en place en 2020, sur des axes menant à de grandes métropoles. Il y a d’abord eu Grenoble sur l’autoroute A48, Lyon sur les routes métropolitaines M6 et M7 (anciennes autoroutes A6 et A7), puis Paris arrive avec des zones étendues aux périphériques d’ici 2024.
Elles sont instaurées sur des axes subissant de forts embouteillages et permettent, ainsi, à certains véhicules d’éviter les bouchons. Concrètement, il s’agit d’une voie permettant à certains usagers de dépasser les autosolistes pour gagner du temps.
En conséquence, ces voies sont réservées aux :
- véhicules transportant au moins 2 personnes ;
- transports en commun ;
- taxis ;
- véhicules à zéro émission, à savoir Crit’Air 0 (véhicule 100 % hydrogène ou électrique).
Tous les autres véhicules ne sont pas autorisés à rouler dessus.
Comment reconnaître les voies de covoiturage ?
Les voies de covoiturage prennent généralement place sur les voies de gauche déjà existantes, dans les deux sens de circulation.
Jusqu’alors, il n’existait pas de panneaux de signalisation indiquant l’usage d’une voie spécifique à la circulation des véhicules en covoiturage. Mais avec la mise en place des VR2+, un arrêté a été publié définissant le cadre pour signaler les voies destinées au covoiturage.
Elles sont désormais indiquées par un panneau de signalisation, parfois lumineux, composé d’un losange blanc. Il faut savoir que ces voies ne sont pas toujours permanentes, elles peuvent être ouvertes en période d'embouteillage ou à certains horaires. Si c’est le cas, ce panneau, qui doit être implanté en amont de la voie réservée et à la fin, doit alors faire mention de la plage horaire concernée par le covoiturage.
Quels sont les objectifs de la mise en place des voies de covoiturage ?
La mise en service d’une voie de covoiturage sur les axes routiers structurants, répond à deux objectifs :
- mieux exploiter l’infrastructure existante, en permettant une réduction du temps de parcours pour les usagers concernés ;
- inciter les automobilistes à revoir leur mobilité en privilégiant des solutions partagées ou à faibles émissions grâce à un temps de parcours moindre.
Contrôles et contravention pour éviter les infractions
Des radars pour lutter contre les fraudes de covoiturage ?
Un dispositif logiciel a été mis en place pour contrôler le bon usage de la voie de covoiturage. Il s’agit d’un système de capteurs qui a la capacité de vérifier le nombre d’occupants à bord du véhicule roulant sur la VR2+, qu’ils se trouvent à l’avant ou à l’arrière. Et ce, quelles que soient les conditions météorologiques, de jour comme de nuit. Il permet également de faire le distinguo entre des personnes réelles et des mannequins pour éviter les « faux positifs ».
Mais pour l’heure, ces radars ne permettent pas la verbalisation, uniquement assurée par les forces de l’ordre.
Il s’agit alors d’une période pédagogique pour sensibiliser et habituer le public à l’usage de cette nouvelle voie et à la signalisation correspondante, jusqu’alors méconnue des automobilistes français.
Mais, à l’avenir, il est possible que ces radars, couplés à un système de reconnaissance de plaques, soient utilisés pour verbaliser automatiquement les contrevenants. La loi d’orientation des mobilités du 24 décembre 2019 prévoit d’ailleurs déjà cette possibilité.
Quelle amende en cas de non-respect des voies réservées au covoiturage ?
Les automobilistes qui ne respectent pas la réglementation relative à l’usage de la voie de covoiturage s’exposent à une contravention de 135 €.