Passées À venir

Apostrophe dans les prénoms : le prénom Derc'hen finalement accepté

Après la polémique suscitée par le refus du prénom breton Derc'hen en aout dernier, les parents vont finalement pouvoir le prénommer comme ils le voulaient à la suite d’une décision du procureur général de Rennes.
Sommaire

En aout 2017 à Rennes, des parents s’étaient vu refuser l’enregistrement du prénom qu’ils avaient choisi pour leur enfant en raison d’une circulaire de 2014 interdisant la présence d’une apostrophe dans les prénoms dans le cadre d’une loi sur « le respect de la langue française. » La polémique suscitée par ce refus prend fin pour le petit Derchen qui s’appellera bien Derc'hen comme ses parents le souhaitaient, mais qu’en est-il des autres prénoms contenant une apostrophe ?

Apostrophe dans les prénoms : le prénom Derc'hen finalement accepté


Le procureur général autorise le prénom Derc'hen

Le vendredi 26 janvier 2018, après examen détaillé de la circulaire de juillet 2014 qui posait problème pour l’enregistrement des prénoms contenant une apostrophe, le procureur général a considéré que « la circulaire ne statuant pas expressément sur l’utilisation de l’apostrophe, et s’agissant d’un signe orthographique d’utilisation courante, il peut être considéré que son emploi n’est pas formellement interdit » et a donc autorisé les parents à faire modifier l’état civil de leur enfant et à lui donner le prénom breton Derc'hen.

Les magistrats ont également précisé que des consignes pour autoriser l’apostrophe dans les prénoms bretons vont être rapidement transmises à l’ensemble des procureurs de la République du ressort de la cour d’appel de Rennes.

Une polémique incompréhensible

La raison pour laquelle le prénom Derc'hen a d’abord été refusé à Rennes est difficile à comprendre. En effet, il a été révélé que même après la mise en place de la circulaire de 2014, des prénoms contenant une apostrophe ont été légalement enregistrés dont N’Guessan et Chem’s, en 2015, D’jessy en 2016, N’néné et Tu'iuvea en 2017, prénoms d’origine africaine et polynésienne. Un refus d’une appellation typiquement bretonne sur le sol breton parait d’autant plus ubuesque.

De plus, cette circulaire dont le réexamen parait nécessaire, mentionne parfois « les prénoms » et d’autres fois « l’état civil » ce qui inclurait les noms de famille. Ensuite, elle dresse la liste des signes autorisés « le ç, le ù, le à, le é, etc. », et stipule enfin que « tout autre signe diacritique attaché à une lettre ou ligature ne peut être retenu pour l’établissement d’un acte de l’état civil ». Ce qui voudrait dire que l’apostrophe est interdite et que Valéry Giscard d’Estaing, Stéphane Guivarc'h ou Jean d’Ormesson devraient changer de patronyme pour être en conformité avec celle-ci.