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Bois de chauffage : entre hausse des prix et possible pénurie, l'hiver va-t-il être glacial ?

Les Français équipés de poêles et chaudières à bois ou à granulés pourraient avoir du mal à se chauffer cet hiver, en raison d’un risque de pénurie.
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Se chauffer cet hiver à un prix raisonnable devient un casse-tête pour de nombreux Français. En effet, alors que les particuliers sont de plus en plus nombreux à s’équiper de chaudières et poêles à bois ou à granulés, pour justement réaliser quelques économies, les prix flambent. Et pire : il y a même un risque de pénurie pour cet hiver. « En 12 ans, je n’ai jamais connu une situation de la sorte, les prix d’achat de granulés de bois explosent et nous n’avons même pas la possibilité d’en acheter ! », déplore Xavier Mahieu, PDG de Brazeco, spécialiste en France du bois du chauffage.

Bois de chauffage : entre hausse des prix et possible pénurie, l’hiver va-t-il être glacial ?

Bois de chauffage et granulés : pourquoi les prix explosent ?

En comparant avec l’an dernier, le prix à la tonne a doublé. Et cette explosion tarifaire est due à plusieurs raisons. Première explication : la hausse des coûts de production. En effet, produire les pellets coûte de plus en plus cher, en raison de l’augmentation des coûts des sciures de bois, des coûts de l’énergie, mais aussi des coûts des transports.

Mais ce n’est pas la principale raison de cette explosion des prix. En effet, les Français ont peur de ne pas pouvoir se chauffer cet hiver donc ils surstockent. Et dans le même temps, les livraisons de granulés provenant de Biélorussie, d’Allemagne et de Russie, les principaux exportateurs, ont été stoppées. Conséquence : dès cet été, certains fournisseurs étaient en rupture de stock. Et en cas de forte de demande mais d’une offre faible, les prix augmentent automatiquement.

Enfin, selon 60 millions de consommateurs, certains distributeurs souhaitent dissuader les clients de surstocker, donc ils augmentent leurs tarifs.

Y aura-t-il suffisamment de combustible cet hiver ?

Dans une question écrite publiée dans le Journal officiel du Sénat le 2 juin dernier, Stéphane Demilly (Union centriste) tirait la sonnette d’alarme. « Nos concitoyens continuent de faire installer des poêles et chaudières à bois grâce aux primes environnementales, alors qu’il n’est pas certain (…) qu’il y aura suffisamment de combustible pour répondre aux besoins de l’hiver 2022 », déplorait-il.

Car pour rappel, notamment grâce aux aides comme MaPrimeRénov’, il s’est vendu en un an « 2 fois plus de chaudières à granulés », explique Éric Vial, délégué général de Propellet, l’association nationale du chauffage au granulé. De leur côté, les poêles à pellets ont vu leurs ventes bondir : + 50 %.

Attention toutefois, il n’y a à l’heure actuelle pas de pénurie, mais une situation de risque de tensions. Cependant, certaines entreprises pourraient ne pas pouvoir répondre à toute la demande cet hiver. Ainsi, dans un communiqué publié le 26 août dernier, la Fédération française des combustibles, carburants & chauffage (FF3C) estimait « que l’offre pourrait ne pas satisfaire intégralement la demande » cet hiver.

Comment éviter toute pénurie ?

Dans ce contexte, la FF3C recommande de prioriser les livraisons aux clients habituels, « particulièrement ceux dont le granulé de bois est l’unique source de chauffage », précise la Fédération.

Et pour les clients qui souhaitent faire installer une poêle ou une chaudière à bois, elle recommande de différer le projet, afin d’être sûr de pouvoir se chauffer cet hiver.

En tout, selon la Fédération française des combustibles, carburants & chauffage, un déficit d’offre de 5 à 15 % serait plausible, selon la rigueur de l’hiver à venir.


 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.