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Chaque vaccin injecté rapporte-t-il vraiment de l'argent aux médecins ?

Un courrier rédigé par le directeur de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) circule sur les réseaux sociaux depuis quelques jours et surprend plus d’un internaute. Il rapporte que les médecins bénéficieront d’une prime de 5,40 euros pour chaque patient vacciné et inscrit dans le fichier « SI Vaccin Covid ».
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La campagne de vaccination contre l’épidémie de Covid-19 bat son plein en France. Afin de suivre l’avancée des injections, un fichier « SI Vaccin Covid » est lancé le 4 janvier 2021. Les médecins qui jouent le jeu et prennent quelques minutes pour le remplir après chaque patient vacciné recevront une compensation de 5,40 euros.

Chaque vaccin injecté rapporte-t-il vraiment de l’argent aux médecins ?

Quelle rémunération pour chaque injection ?

La campagne de vaccination repose en grande partie sur les médecins dont la mission est double. Ils doivent tout d’abord obtenir le consentement de leur patient. Celui-ci intervient ou non après la consultation pré-vaccinale pendant laquelle le praticien délivre les informations relatives au vaccin et répond aux questions.

Dans un second temps, le vaccin peut être administré par le médecin, rémunéré 9,60 euros pour réaliser l’opération. À cette somme s’ajoute ensuite le forfait de 5,40 euros versé par injection saisie dans le fichier. Cette prime est attribuée a posteriori, « une fois par mois aux alentours du 15 du mois pour les saisies relatives au mois précédent ». En outre, elle ne coûte rien au patient puisque l’injection est prise en charge à 100 %.

Le site de l’Assurance maladie aborde en détail et en toute transparence la rémunération perçue pour les consultations et les injections.

Une prime pour encourager l’utilisation du fichier « SI Vaccin Covid »

Thomas Fatôme, directeur de la Cnam, est à l’origine du courrier détaillant les modalités de la prime. Son objectif est d’inciter les médecins à alimenter systématiquement le fichier. Pour la Cnam, cette prime est légitime et vient compenser le temps passé à saisir les informations requises, estimé en moyenne à 5 minutes.

Dans les faits, les médecins entrent le nom et l’âge du patient, le numéro de lot du vaccin, les dates d’injection (première et seconde dose) et peuvent indiquer les éventuels effets indésirables. Pour le gouvernement et les autorités de santé, ce téléservice est indispensable afin d’assurer la traçabilité des vaccins, la pharmacovigilance et le suivi statistique de la campagne. Il fait d’ailleurs l’objet d’un décret publié le 26 décembre 2020 au JO.

En revanche, ce téléservice ne fait pas l’unanimité auprès des patients qui craignent pour leurs données personnelles. La Commission nationale informatique et libertés (Cnil), après avoir approuvé le fichier, rappelle que les informations contenues sont protégées par le secret médical. Seuls le personnel de santé, la Cnam et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) ont accès aux données et sont eux-mêmes tenus au secret professionnel.