Covid-19 : peut-on réclamer Pfizer plutôt que Moderna pour la 3e dose ?
Pour conserver la validité de leur pass sanitaire, les Français vont devoir recevoir une dose de rappel. Notons qu’à l’heure actuelle, seuls deux vaccins contre la Covid sont autorisés pour cette nouvelle injection : Pfizer et Moderna. Alors une question se pose : peut-on choisir son sérum pour cette 3e dose ?
Peut-on choisir son vaccin lors de la 3e dose ?
Selon la FAQ du site du ministère de la Santé, « chacun est libre de choisir le vaccin qu’il veut recevoir ». Toutefois, cela ne signifie pas pour autant que les personnes qui prennent un rendez-vous pour se faire administrer le sérum de Pfizer vont réellement recevoir le vaccin de ce laboratoire.
En effet, les centres de vaccination et les professionnels de santé vaccinent en fonction de leur stock. Autrement dit, les patients peuvent recevoir aussi bien du Pfizer que du Moderna, quel que soit leur choix initial et le vaccin utilisé lors de la primo-vaccination complète.
Notons qu’il existe une seule contrainte : en raison d’un risque d’inflation du muscle cardiaque, la Haute autorité de santé déconseille de vacciner les moins de 30 ans avec le sérum de Moderna.
Pourquoi une demi-dose de Moderna ?
Par ailleurs, sur son site internet, le gouvernement précise que ce rappel est réalisé avec une demi-dose de Moderna ou une dose entière de Pfizer. La raison : une dose de Moderna contient 100 microgrammes d’ARN Messager contre 30 microgrammes pour le vaccin Pfizer. Ainsi, même en administrant des demi-doses, Moderna reste plus concentré que Pfizer en ARN Messager : 50 contre 30 microgrammes.
« Le revers de la médaille, c’est que vous aurez un peu plus d’effets indésirables avec ce vaccin qui est surdosé par rapport au vaccin Pfizer », expliquait le 10 décembre sur France 2, Mathieu Molimard, le chef de service de pharmacologie médicale au CHU de Bordeaux.
3e dose : quels sont les effets secondaires ?
Le vendredi 7 janvier 2022, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a publié un point de situation portant sur les doses de rappel avec le vaccin Pfizer jusqu’au 3 janvier 2022.
Ainsi, selon ce rapport, il y a eu 64 embolies pulmonaires, 49 AVC ischémiques, 47 réactogenicités (des réactions qui se manifestent sous forme de douleur, de rougeur, d’induration, de douleur à l’endroit de l’injection ou par de la fièvre) ou encore 47 péricardites (inflammation de la membrane qui entoure le cœur). Par ailleurs, 21 décès sont survenus. Cependant, selon les auteurs de ce rapport, « les cas de décès déclarés ne permettent pas de conclure qu’ils soit liés au vaccin ».
L’ANSM a publié un autre rapport le 7 janvier 2022 qui concerne cette fois-ci les doses de rappel avec le vaccin Moderna entre le 3 décembre et le 30 décembre 2021. En tout, 110 cas graves ont été rapportés, dont 7 AVC, 4 paralysies faciales, 8 malaises ou encore 6 décès.
Toutefois, concernant les cas graves, « aucun ne présente de particularité pouvant faire suspecter plus particulièrement un rôle du rappel au regard de l’âge des patients et de leurs comorbidités », précise ce rapport. De même, pour les décès, « tous les patients présentent des facteurs de risques cardiovasculaires et des comorbidités graves qui peuvent, plus que la vaccination, expliquer leur survenue ».
« Dans l’ensemble, nous n’avons pas identifié de signal de pharmacovigilance ou d’éléments inquiétants », concluent les auteurs de cette enquête.