Escroquerie sentimentale : comment ne pas tomber dans le piège d'un brouteur ?

La plupart du temps, l’escroquerie sentimentale commence de la même manière. Un message envoyé via une application de rencontre ou sur les réseaux sociaux. Puis, au fur et à mesure, cet escroc que l’on appelle plus communément un brouteur va écrire des mots enjôleurs afin de gagner la confiance de la victime et ainsi lui soutirer de l’argent. Une arnaque qui peut parfois être difficile à détecter à temps. Voici donc nos astuces pour éviter de se retrouver piégé.

C’est quoi l’escroquerie sentimentale ?

L’escroquerie sentimentale, aussi appelée arnaque aux sentiments, fait tous les ans de nombreuses victimes. En règle générale, les brouteurs utilisent deux principales méthodes : le chantage à la webcam ou l’arnaque aux sentiments. La première technique consiste à tout faire pour récupérer des photos ou des vidéos compromettantes de sa victime puis à la menacer de les rendre publiques s’il ne reçoit pas les sommes réclamées.

En revanche, l’arnaque aux sentiments est plus fourbe. Cette fois-ci, le brouteur va évoquer des problèmes financiers. Cela peut le concerner directement pour cause de perte d’emploi ou toucher un proche qui est soi-disant gravement malade. Lorsqu’il a gagné la confiance de sa victime, il peut également l’inciter à investir dans des placements financiers frauduleux. Pensant dépanner leur Valentin ou lui faisant entièrement confiance, les personnes piégées vont alors effectuer des virements. Et les sommes peuvent rapidement monter à plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’euros.

Comment repérer un brouteur ?

Vous pouvez éviter ce genre d’arnaque en adoptant certains bons réflexes. D’abord, il vaut mieux ne jamais accepter sur les réseaux sociaux une demande d’ami provenant d’une personne que vous ne connaissez pas. Mais si vous voulez discuter avec cet inconnu, voici quelques conseils pour vous protéger le plus possible :

• en règle générale, les brouteurs vont insister pour continuer les échanges de façon privée, le plus souvent par SMS ;
• ils vont vous faire des déclarations d’amour très rapidement, voire vous parler de mariage ;
• ils ne maîtrisent pas forcément bien la langue française ;
• pour justifier les longues absences, les escrocs aiment dire qu’ils travaillent sur une plateforme pétrolière, comme militaire ou comme agent secret ;
• faites également attention au profil. Si vous ne pouvez pas voir son visage, cela doit vous mettre la puce à l’oreille. Si sa photo est (trop) attirante, faites une recherche d’image inversée avec Google Lens, TinEye ou Reverse Photo App pour savoir si le cliché à été pris sur internet ;
• toute demande de photos ou de vidéos de vous sans vos habits doit être une ligne rouge ;
• pensez à demander l’avis de vos proches sur sa sincérité ;
• avant d’envoyer de l’argent, demandez une rencontre en face à face. Le brouteur y sera généralement réticent. S’il refuse, essayez de l’appeler en vidéo, via une application comme WhatsApp, Messenger, Google Duo ou Skype.

Que faire si vous avez été victime de cette arnaque ?

Si vous êtes victime d’une escroquerie sentimentale, cessez immédiatement de parler avec le brouteur. En revanche, il faut conserver toutes les preuves de l’arnaque. Puis, vous devrez déposer plainte. Vous pouvez le faire dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie, en ligne via la plateforme THÉSÉE, ou par écrit au procureur de la République du tribunal judiciaire.

En outre, vous devrez informer la plateforme sur lequel le brouteur vous a abordé, notamment pour qu’elle supprime son profil. Et si vous avez fourni vos informations bancaires, il faudra également appeler votre banque et vérifier régulièrement votre compte.

Pour être conseillé dans toutes ces démarches à faire, vous pouvez aussi appeler :

• la plateforme Info Escroqueries au 0 805 805 817 (appel gratuit et service ouvert du lundi au vendredi, de 9h00 à 18h30) ;
• ou la fédération France Victimes au 116 006 (appel gratuit et service ouvert tous les jours de 9h00 à 19h00).

Que risquent les brouteurs ?

Tout dépend du délit commis. Selon le Code pénal, le chantage est ainsi passible de 5 ans de prison et de 75 000 euros d’amende. S’il est condamné pour abus frauduleux de la situation de faiblesse, le brouteur risque 370 000 euros d’amende et 3 ans de prison. Et c’est l’escroquerie qui est le plus sévèrement punie : 5 ans de prison et 375 000 euros d’amende.