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Glaces : Des colorants à base de sécrétions d'insectes dans 4 produits

L’ONG Foodwatch dénonce la présence d’ingrédients douteux dans les glaces trouvés communément dans les rayons des supermarchés et les stratégies marketing à l’œuvre qui induisent le consommateur en erreur. Le point dans cet article.
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Outre le fait de révéler la présence d’ingrédients peu ragoûtants dans les produits de grande consommation, l’ONG Foodwatch attire l’attention des consommateurs sur ce que cachent les industriels derrière leurs logos ou listes d’ingrédients évasives. Cette fois, elle montre du doigt 4 produits du type desserts glacés, dont deux à base d’insectes, un autre contenant un additif controversé et un sorbet fabriqué avec du lait.

Glaces : Des colorants à base de sécrétions d’insectes dans 4 produits

Des stratégies marketing légales, mais trompeuses

Les scandales alimentaires révélant la présence d’ingrédients douteux ou d’additifs potentiellement cancérigènes ou allergisants sont nombreux. Malgré leurs efforts, les industriels sont encore pointés du doigt en raison de leurs listes d’ingrédients évasives.

L’ONG Foodwatch, spécialisée dans l’alimentation, alerte sur une série de desserts glacés et dénonce le marketing — légal — mais trompeur de certaines marques.

Première référence mise en cause, les glaces pour enfants Pirulo Happy de Nestlé. Savez-vous ce qui leur donne cette belle couleur rouge ? Du colorant E 120, fabriqué à base de cochenilles, des « insectes [qui] sont ramassés, séchés puis broyés afin d’en extraire le colorant », explique l’ONG dans sa campagne. La EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) déconseille par ailleurs la consommation de ce colorant parce qu’il a un « potentiel allergénique fort », précise Foodwatch.

Pourtant, sur l’emballage de ces glaces, on peut voir un logo montrant deux enfants souriants et la mention « Quality For Kids ». « Vous avez du mal à vous imaginer qu’il y a dedans un additif animal, qui plus est controversé, car il a un fort potentiel allergène. Or, il existe des alternatives pour obtenir un colorant rouge, par exemple la betterave », a expliqué Camille Dorioz, le responsable des campagnes de Foodwatch au Parisien.

Le shellac, les sécrétions de cochenille qui font briller les aliments

Quand elles ne sont pas broyées pour en extraire du « colorant », les sécrétions des cochenilles asiatiques, que l’on appelle aussi « shellac », servent à donner un aspect brillant à certains aliments. Même s’il est peu appétissant, le « shellac » n’est pas nocif pour la santé.

Il est par exemple possible d’en trouver dans les cônes Extrême « L’Original café » de la marque Nestlé. Leur campagne de pub stipulait : « Savourez l’inattendu ». « On peut dire qu’avec des sécrétions d’insectes, ils ont atteint un niveau très élevé d’inattendu ! », ironise Camille Dorioz. Par ailleurs, ces glaces contiennent aussi de l’huile de palme, dont la production constitue l’une des principales causes de déforestation et engendre réchauffement climatique et disparition de certaines espèces.

L’importance de décrypter les étiquettes

Autre révélation de l’ONG, le « Sorbet » Carte d’Or de Nestlé saveur citron contient du lait. Attention donc aux personnes intolérantes au lactose ou végétaliennes. Certes, la quantité est infime (moins de 1 %), mais à la base, le sorbet est fabriqué à partir de fruits, de sucre et d’eau. Il ne devrait donc contenir aucune trace de lait. Nestlé est l’un des seuls fabricants à ajouter un produit laitier dans sa recette.

Enfin, la glace « Vanilla Pecan Blondie » de Ben&Jerry’s, une marque dont la stratégie marketing est principalement axée sur la qualité des ingrédients utilisés et sur leur caractère éthique, est également dans le viseur. Leur crème glacée contient « des diphosphates (E 450) », nous informe l’ONG. « C’est un additif controversé pour la santé. Une surconsommation de phosphates entraîne des risques, notamment cardiovasculaires. Pourquoi en mettre dans des produits très consommés par des enfants et ados ? », interroge le responsable des campagnes Foodwatch.

L’ONG milite pour le droit « des consommateurs et consommatrices à plus de transparence dans le secteur alimentaire et à l’accès à une alimentation saine ». Grâce à leurs campagnes, ils espèrent « pouvoir faire changer les marques et les autorités ».