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La fabrication de vêtements est plus polluante que les transports

Le coup d’envoi des soldes d’hiver 2019 vient d’être lancé, l’occasion de remplir nos placards de vêtements à prix cassé. Mais quel est le cout écologique et humain lorsqu’on achète un t-shirt 4 € ? Quelques éléments de réponse dans cet article.
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L’industrie de la mode est la 2e source de pollution mondiale. Le prêt-à-porter, en plus d’être très bon marché, est une invitation constante à consommer plus et à changer régulièrement de garde-robe pour suivre les tendances de la mode. Ceci, en nous faisant oublier l’impact humain et écologique de nos achats qui sont rarement faits par nécessité. En ce jour de lancement des soldes, un point sur les conséquences néfastes de la mode sur l’environnement et les solutions pour acheter plus équitable et plus écolo.

La fabrication de vêtements est plus polluante que les transports

La mode, plus polluante que l’industrie des transports

On en a souvent peu conscience, mais la fabrication de vêtements en quantité et dans une multitude de couleurs et de tailles a des conséquences désastreuses sur l’environnement. Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie), il faudrait 2 700 litres d’eau pour produire un t-shirt (l’équivalent de 70 douches) et 11 000 litres pour un jean (soit 285 douches).

En 15 ans, la production textile mondiale a été multipliée par 2 ; utilisant désormais 4 % des ressources en eau potable de la planète. Elle dégagerait par ailleurs 1,2 milliard de CO2 par an, c’est-à-dire plus que les transports aériens et navals réunis.

D’après les projections, en 2050 on atteindra « 25 % de gaz à effet de serre issus de l’industrie textile » si l’on ne diminue pas notre surconsommation de vêtements et chaussures, a précisé l’Agence de l’Environnement.

Des matières et des teintures néfastes pour l’environnement et la santé

La plupart des vêtements sont fabriqués en fibres synthétiques en raison de leur faible cout. Ce que l’on sait moins, c’est que lorsqu’on les lave, de fines particules de plastiques se détachent et se frayent un chemin dans nos réseaux d’eaux usées. Leur très petite taille leur permet de passer à travers les différents filtres et de finir leur course dans l’océan. Ces microparticules qui polluent les eaux sont ensuite ingérées par les animaux.

Au-delà des ravages sur la faune et la flore océanique, des recherches commencent à étudier les effets de ces microplastiques sur la santé humaine, car nous aussi nous les ingérons de plus en plus à notre insu.

Pour ce qui est des matières naturelles, le coton utilisé par la grande distribution pour produire de grandes quantités de jeans ou de t-shirts est souvent cultivé à grand renfort de pesticides dont la toxicité n’est plus à démontrer.

Quant aux teintures employées pour nous offrir un large choix de couleurs, elles sont aussi extrêmement polluantes et impactent fortement la santé des personnes qui y sont régulièrement exposées. La plupart d’entre elles sont embauchées dans des pays sous-développés, où les entreprises qui les emploient ne prennent pas toujours en compte leur âge, les conditions de travail, et ne les rémunèrent pas de manière équitable.

Les solutions pour consommer de façon plus responsable

L’idée n’est pas tant de culpabiliser le consommateur qui achète un jean ou un t-shirt, mais plutôt de susciter une prise de conscience vis-à-vis des effets engendrés par ses achats et de chercher des solutions plus durables.

Pour diminuer notre impact sur l’environnement, le premier conseil est de garder ses vêtements le plus longtemps possible, surtout s’ils nous plaisent et nous vont encore, plutôt que de nous laisser influencer par la publicité qui nous pousse à consommer toujours plus.

Autre solution responsable, acheter d’occasion. À la vitesse où on se lasse, le marché du vêtement déjà porté est en pleine expansion et permet de répondre à notre besoin de nouveauté, avec un impact sur l’environnement qui est moindre.

Troisièmement, pensez à donner une seconde vie à vos vieux vêtements. Plutôt que de les jeter, vous pouvez par exemple les revendre en friperie, les donner à des associations ou encore les envoyer au recyclage. Même vos vieilles chaussettes trouées pourront être réutilisées. Pour cela, il existe notamment l’entreprise privée à but non lucratif « Eco TLC - Re_fashion » qui est agréée par les pouvoirs publics. Vous trouverez sur leur site internet davantage d’informations concernant leurs missions et la localisation des 44 000 points de collecte en France.

Si vous devez acheter du neuf, pensez à privilégier des matières naturelles recyclées comme le coton, la laine, ou le lin. Les vêtements qui en contiennent et qui sont produits de façon écoresponsable sont une bonne alternative. Ils sont reconnaissables grâce à des écolabels.

Enfin, pour les avant-gardistes, des matières émergentes font progressivement leur apparition sur le marché de la mode, comme le Pinate, un faux cuir fait à partir de feuilles d’ananas ou les fibres d’orties. Elles sont entièrement biodégradables.