La Poste : le courrier délivré en 3 jours, et non plus 2, en 2023
Face à une chute du nombre de courriers envoyés en 2020, La Poste creuse son déficit. Tant et si bien que l’opérateur a lancé un appel au secours. En réponse, l’État va allouer dès 2021 une dotation budgétaire annuelle de 500 millions d’euros. Néanmoins, La Poste compte tout de même adapter sa gamme, en privilégiant une offre à J+3, pour réduire le déficit.
L’État au secours de La Poste
La principale mission de La Poste est d’assurer le service universel postal. De ce fait, elle s’engage à distribuer et relever le courrier 6 jours sur 7, sur l’ensemble du territoire. Le revers de la médaille est que cette mission de service public est coûteuse, en particulier à l’heure où l’envoi postal est de moins en moins sollicité par les Français. En effet, l’opérateur fait face à une chute vertigineuse des volumes du courrier, accentuée par la crise sanitaire.
Le service postal qui rapportait d’importants bénéfices il y a plusieurs années creuse désormais le déficit de La Poste. En 2020, une baisse record du nombre de plis acheminés (- 18 %) a entraîné une dégringolade du chiffre d’affaires de 13 %. Ainsi, un déficit de 1,3 milliard d’euros est enregistré. Déficit que La Poste n’est pas parvenue à combler ni par le nombre de colis envoyés ni par l’augmentation du prix du timbre. Pour rappel, le timbre rouge, qui permet un acheminement en 24 heures, est mis en vente pour la modeste somme de 1,28 € depuis le 1er janvier 2021, contre 1,16 € en 2020. En 2019, son prix s’élevait à 1,05 €. Le timbre vert, quant à lui, est passé de 0,86 € en 2019 à 1,06 € en 2021.
Certaine que ce déficit aura un impact sur l’équilibre financier du service postal universel et donc sur sa qualité, La Poste s’est résolue à demander l’aide de l’État. Ce dernier interviendra bel et bien sous la forme d’une dotation budgétaire annuelle de 500 millions d’euros versée dès 2021. Si ce coup de pouce est salvateur, il n’épongera toutefois pas entièrement les pertes.
Un courrier distribué plus lentement en 2023
Pour limiter les frais et combler le déficit, La Poste va également chercher à faire des économies. L’acheminement du courrier partout sur le territoire, qui est aujourd’hui possible en 24 ou 48 heures selon le timbre, est pris pour cible. Concrètement, La Poste prévoit d’instaurer une nouvelle gamme, qui proposera un acheminement à J+3, et non plus J+2, en 2023. Les Français devront donc patienter un peu plus longtemps avant de recevoir leur courrier. En contrepartie, la nouvelle gamme devrait permettre au service d’économiser 400 millions d’euros par an.
