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L'Anses préconise l'interdiction des cabines de bronzage UV

L’Anses préconise de faire interdire les cabines de bronzage UV en raison de leur risque avéré sur la santé. Qu’en est-il ?
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Le ministère de la Santé a demandé à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) de faire le point sur les conséquences de l’utilisation des cabines de bronzage UV sur la santé. L’agence réitère ses préoccupations et signale que « les données récentes sur le sujet confortent les évaluations antérieures : le risque de cancer associé aux UV des appareils de bronzage artificiel est avéré » et demande aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour faire « cesser l’exposition de la population aux UV artificiels ». Un point sur les conclusions de l’Anses.

L’Anses préconise l’interdiction des cabines de bronzage UV

Le risque de cancer augmente fortement à cause des cabines de bronzage UV

L’Anses n’en est pas à sa première expertise au sujet des cabines de bronzage UV. Elle renouvèle ses avertissements précédents auprès du ministère de la Santé. En effet, dans les cabines de bronzage les clients sont soumis à des rayonnements de forte intensité, comme s’ils s’exposaient au soleil dans un pays tropical. Ces doses élevées de rayonnements s’additionnent ensuite à celle que l’on reçoit naturellement du soleil, endommagent gravement l’ADN et augmentent le risque de cancers de la peau.

Or, il est impossible de fixer une limite à la quantité de rayonnement à laquelle une personne peut être soumise pour garantir la sécurité des utilisateurs de cabines de bronzage UV.

« Les rayonnements UV artificiels sont classés cancérogènes certains pour l’Homme par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) depuis 2009 » apprend-on également sur le site de l’Anses, et « de nombreuses expertises ont démontré l’augmentation significative du risque de cancer, notamment de mélanome cutané, associé à l’utilisation du bronzage en cabine ».

Les risques sont d’autant plus importants si l’exposition aux UV artificiels commence à un jeune âge

Les recherches menées par l’agence sanitaire montrent que le risque de développer un mélanome cutané augmente de 59 % chez les personnes ayant utilisé au moins une fois une cabine de bronzage UV avant l’âge de 35 ans.

« En France, il a été estimé que 43 % des cas de mélanomes chez les jeunes pouvaient être attribués à l’usage des cabines de bronzage avant l’âge de 30 ans » selon l’Anses. Ces risques ont été récemment validés par 2 études épidémiologiques, l’une américaine et l’autre danoise. Elles confirment la corrélation entre utilisation des cabines de bronzage et apparition de mélanomes chez les jeunes.

Des effets négatifs importants sur la santé

Avoir un teint bronzé en hiver vaut-il la peine de prendre autant de risques ? Probablement pas. Le vieillissement de la peau est beaucoup plus rapide — multiplié par 4 — lorsque l’on s’expose aux rayons UV artificiels. Le mécanisme de bronzage est également différent de celui provoqué par les rayons du soleil insiste l’Anses, ses effets négatifs agissent sans aucune protection. Le fait que les UV permettraient de préparer sa peau avant d’aller en vacances au soleil et d’éviter les coups de soleil est un mythe et l’utilisation de cabines UV ne stimule absolument pas la production de vitamine D dans le corps.

Une étude de 2014 avait déjà montré que les cabines UV provoquaient tous les ans environ 450 000 cancers de la peau de type non mélanome, et 10 000 mélanomes, le mélanome étant le type de cancer de la peau qui s’étend le plus rapidement à d’autres parties du corps.


L’Anses souhaite l’interdiction des cabines UV

En raison de tous les risques auxquels s’exposent les utilisateurs de cabines UV, l’Anses considère que la réglementation actuelle, en vigueur depuis 2016 ne permet pas de garantir la sécurité des clients, même si vanter les vertus pour la santé des cabines UV est strictement interdit par la loi et peut être puni d’une amende de 100 000 euros et que les professionnels se doivent d’informer leurs clients des risques qu’ils encourent avec l’utilisation de ce type de machines.

L’Agence préconise de ce fait que les pouvoirs publics mettent en œuvre les moyens nécessaires pour faire cesser l’utilisation de ces machines. « On recommande l’arrêt de l’activité liée au bronzage artificiel, et aussi l’arrêt de la vente d’appareils délivrant des UV à visée esthétique, notamment aux particuliers », explique Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques aux agents physiques à l’Anses.

En Australie et au Brésil, les cabines UV sont déjà interdites. Pour ce qui est de la France, le ministère de la Santé, contacté par l’AFP a déclaré ne pas encore avoir pris de décision depuis la réception il y a quelques jours de l’avis de l’Anses.