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Les infirmiers peuvent désormais vacciner sans prescription médicale

Les infirmiers et les pharmaciens viennent d’obtenir l’aval du gouvernement pour administrer tous les vaccins prévus pour les plus de 16 ans. Explications.
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En janvier dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait recommandé que les infirmiers, pharmaciens et sages-femmes soient habilités à prescrire et administrer pas moins de 15 vaccins. Si le gouvernement en avait bien tenu compte, il a fallu attendre la publication d’un décret au JO ce samedi 23 avril pour voir cette recommandation validée, avec quelques changements.

Les infirmiers peuvent désormais vacciner sans prescription médicale

Infirmiers et pharmaciens habilités à vacciner

Dans un avis datant du 28 janvier 2022, la HAS préconisait d’étendre les compétences des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes en matière de vaccination. En clair, elle recommandait que ces 3 professions soient autorisées à administrer, mais aussi prescrire, l’ensemble des vaccins inscrits au calendrier vaccinal à partir de 16 ans.

La Haute Autorité de Santé avait en revanche posé deux conditions à cet élargissement des compétences : « s’assurer en préalable que ces professionnels aient suivi une formation, et si possible une formation interdisciplinaire ; et renforcer et améliorer la traçabilité de la vaccination par la mise en place d’un carnet de vaccination électronique utilisé par tous ».

Fortement mobilisés lors de la campagne de vaccination contre la Covid-19, infirmiers et pharmaciens ont dû patienter 3 mois avant de connaître la décision du gouvernement. C’est au travers d’un décret, paru au JO ce samedi, qu’elle a été rendue.

Quels vaccins les infirmiers peuvent-ils administrer sans prescription ?

En vigueur depuis ce dimanche 24 avril, le décret autorise les infirmiers à « administrer sans prescription médicale » les vaccins contre 15 maladies. Il s’agit des vaccins contre :

  • la grippe saisonnière ;
  • la diphtérie ;
  • le tétanos ;
  • la poliomyélite ;
  • la coqueluche ;
  • les papillomavirus humains ;
  • les infections invasives à pneumocoque ;
  • le virus de l'hépatite A ;
  • le virus de l'hépatite B ;
  • le méningocoque de sérogroupe A ;
  • le méningocoque de sérogroupe B ;
  • le méningocoque de sérogroupe C ;
  • le méningocoque de sérogroupe Y ;
  • le méningocoque de sérogroupe W ;
  • la rage.

Toutefois, les infirmiers ne pourront vacciner que les personnes âgées de 16 ans et plus. Elles n’auront donc plus à se rendre chez leur médecin généraliste pour obtenir une ordonnance. « Il était temps, car la France est lanterne rouge, les autres pays du monde plaçant les infirmières en première ligne pour la vaccination de la population », indique Thierry Amouroux, porte-parole du SNPI (Syndicat national des professionnels infirmiers).

Après injection du vaccin, l’infirmier sera tenu d’inscrire dans le carnet de vaccination ou le carnet de santé et Mon espace santé le nom du produit administré, la date, ainsi que le numéro de lot. Et il devra déclarer au centre de pharmacovigilance les éventuels effets indésirables.

Un avis de l'Agence du médicament attendu pour les pharmaciens

Du côté des pharmaciens, le décret précise qu’ils sont autorisés à injecter les mêmes vaccins que les infirmiers aux plus de 16 ans. Néanmoins, une ordonnance est toujours nécessaire. Il leur faudra attendre l’avis de l’Agence du médicament, qui devrait intervenir d’ici l’automne, pour pouvoir prescrire ces vaccins.

Selon un autre décret publié au JO à la même date, les sages-femmes pourront elles aussi « prescrire et pratiquer » ce panel de vaccins chez les femmes enceintes, les nouveau-nés et leur entourage.