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Les voitures radars privées se déploient progressivement dans l'Hexagone

Les voitures radars confiées à des entreprises privées se déploient de plus en plus sur l’ensemble du territoire. Qui peut conduire ces modèles privatisés ? Comment les reconnaître ?
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Les voitures radars privées se déploient rapidement dans nos régions et devraient concerner l’ensemble du territoire d’ici 2023. D’après le projet de loi de finances 2021, 450 voitures radars étaient prévues d’ici la fin de cette année dont 223 qui seraient externalisées. Elles ne sont pas signalées sur la route et leur « flash infrarouge » est invisible aux yeux des automobilistes. Comment reconnaître un véhicule radar ? Pourquoi sont-ils confiés à des entreprises missionnées par l’État ?

Les voitures radars privées se déploient progressivement dans l’Hexagone

Pourquoi confier ces véhicules à des sociétés privées ?

Confier ces véhicules à des entreprises privées libère du temps aux forces de l’ordre pour d’autres tâches où ils doivent obligatoirement intercepter des automobilistes. C’est le cas lorsqu’ils effectuent des contrôles d’alcoolémie par exemple.

Ce dispositif est aussi très rentable, puisqu’il allonge le temps d’utilisation des voitures radars qui circulent jusqu’à 8 h par jour. Leur présence améliore la vigilance des automobilistes quant au respect des limitations de vitesse.

Elles circulent déjà en Bretagne, dans le Centre-Val de Loire, la Normandie et les Pays de la Loire et se déploient progressivement dans d’autres régions. Parmi les véhicules, on retrouve les modèles suivants : Dacia Sandero, Berlingo, Ford Focus, Peugeot (308, 508, Partner), Seat Léon, Renault Mégane, Volkswagen (Golf, Passat) et Skoda Octavia.

Des conducteurs salariés d’entreprises privées

À ce jour, il existe 4 entreprises privées missionnées par l’État : Mobiom, GSR, OTI France et Ineo Infracom. Elles recrutent des chauffeurs salariés en CDI pour conduire ces voitures. Pour postuler en tant que conducteur/trice, il faut être titulaire d’un permis de conduire, avoir au minimum 10 points, ainsi qu’un casier judiciaire vierge. Selon les entreprises, d’autres critères peuvent être exigés.

La rémunération de l’entreprise est fixée en fonction du nombre de kilomètres parcourus lors des contrôles et non pas du nombre d’infractions relevées. L’entreprise doit respecter un quota de kilomètres à ne pas dépasser sous peine de pénalités. Les entreprises et leurs conducteurs n’ont pas connaissance du nombre de flashs relevés par les véhicules radar.

Les conducteurs ont l’obligation de conduire à une vitesse normale et adaptée à la circulation. Ils ne peuvent pas conduire à une vitesse volontairement basse pour inciter d’autres véhicules à effectuer des excès de vitesse pour dépasser les voitures radars. Dans ce cas de figure, l’employeur s’expose à une sanction de 1 000 euros par voiture et par jour.

Les itinéraires des véhicules ne sont pas choisis par les entreprises privées, mais par les préfectures et la Délégation à la sécurité routière. Tout est automatisé, le chauffeur n’intervient pas et doit uniquement suivre le trajet qui lui est indiqué par le GPS. Les voitures sont la propriété de l’État et selon les secteurs, elles stationnent sur des sites de la gendarmerie, ou de la police.

Comment reconnaître une voiture radar privé ?

Une voiture radar peut flasher les automobilistes dans les deux sens de circulation. Mais c’est toujours l’avant de la voiture qui « flash » les véhicules en infraction. Il n’est pas évident de reconnaître ces véhicules dans le flot de circulation. Voici quelques indications pour les identifier.


À l’avant du véhicule

Au milieu du tableau de bord, on distingue un gros boîtier noir qui contient un appareil photo. Il s’agit du radar. Grâce au flash infrarouge, l’automobiliste ne perçoit aucun signal lumineux lorsqu’il se déclenche. Deux caméras sont placées en bas du pare-brise, une à gauche et une autre à droite. Elles permettent au système de lire les panneaux de signalisation de vitesse.

À l’arrière du véhicule

En haut de la vitre arrière et en dessous du 3e feu-stop, il y a un système infrarouge qui se présente sous la forme d’un boîtier noir. Il est accompagné de deux petites caméras. La nuit, on reconnaît le boîtier par des LED rouges sur sa surface. Toutefois, certaines voitures radars sont dotées d’une vitre arrière teintée ce qui cache le dispositif du regard des automobilistes.

Ce boîtier éclaire tous les panneaux de signalisation de vitesse qui sont dans le sens de circulation inverse. Il n’est pas nécessaire à l’avant du véhicule puisque les phares éclairent déjà les panneaux. Ce boîtier est donc utile à l’arrière, puisqu’il améliore la lecture des panneaux de limitation de vitesse par les deux caméras.