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Livret A et LDDS : pourquoi le gouvernement refuse d'augmenter les plafonds ?

Alors que le plafond du LEP a été augmenté en octobre dernier, le gouvernement refuse de faire la même chose pour le livret A et le LDDS
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À l’heure où l’inflation continue de grignoter le pouvoir d’achat des Français, la question peut se poser. Le gouvernement doit-il augmenter les plafonds du livret A et du LDDS (livret de développement durable et solidaire) ? Mais, dans une réponse parue au Journal officiel de l’Assemblée nationale, le ministère de l’Économie a mis fin à tout suspense. Cela « ne semble pas nécessaire », écrit Bercy.

Livret A et LDDS : pourquoi le gouvernement refuse d’augmenter les plafonds ?

Pourquoi le gouvernement ne veut pas augmenter les plafonds du livret A et du LDDS ?

Pourtant, le livret A et le livret de développement durable et solidaire offrent aux épargnants d’importants atouts : une rémunération garantie, aucun risque en capital ou encore une fiscalité avantageuse. C’est d’ailleurs pourquoi 81 % des Français détiennent un livret A. Mais, les plafonds actuels permettent « déjà au Fonds d’épargne de disposer de suffisamment de liquidités pour financer le logement social et les projets d’intérêt général des collectivités territoriales », répond le ministère de l’Économie (réponse visible en page 135).

De plus, les niveaux sont « déjà assez élevés pour la très grande majorité des ménages », ajoute-t-il. En effet, selon Bercy, seuls 10 % des détenteurs d’un livret A ont déjà atteint la limite fixée à 22 950 euros. Et même s’ils sont concernés par le plafond, ils peuvent « placer leur surcroît d’épargne sur un LDDS », les 2 livrets étant cumulables. Ainsi, un couple avec 2 enfants peut avoir 4 livrets A et 2 LDDS, « soit un plafond total à 115 800 euros », alors que « le patrimoine net médian des Français », actifs financiers et immobiliers professionnels compris s’élevait en 2021 à « 124 800 euros », précise le ministère.

Une augmentation des plafonds profiterait donc « principalement (aux) ménages aisés, qui bénéficieraient d’exonérations fiscales et sociales sur une part plus importante de leur épargne », souligne Bercy. Et, dans le même temps, cela n'aurait aucun intérêt pour le logement social. Deux raisons qui incitent le gouvernement à refuser pour le moment tout relèvement des niveaux.

Le gouvernement privilégie le LEP

C’est aussi pour cela que l’exécutif « a privilégié le LEP » (livret d’épargne populaire), qui est réservé aux contribuables les plus modestes, rappelle le ministère de l’Économie. En effet, le plafond du LEP est passé depuis le 1er octobre 2023 de 7 700 euros à 10 000 euros. En outre, son taux a été fixé depuis le 1er février 2024 à 5 %. C’est « supérieur à l’inflation », note Bercy. Et même largement plus que les taux du livret A et du LDDS, toujours fixés à 3 % jusqu’en janvier 2025.

Un taux de rendement qui a attiré de nombreux épargnants. La barre des 10 millions de LEP ouverts a été franchie en août 2023. L’objectif fixé par la Banque de France est désormais d’atteindre les 12,5 millions de livrets à l’été 2024.

 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.