Lyon : la mairie impose un menu sans viande dans les cantines scolaires
Un courriel daté du 15 février remis aux élus d’arrondissement comprenait, en plus d’un point sur les mesures sanitaires, une précision concernant le repas servi dans les 206 écoles lyonnaises. À compter d’aujourd’hui et jusqu’aux vacances de Pâques, la viande sera absente des assiettes.
Pourquoi la mairie impose-t-elle ce menu dans les cantines scolaires ?
Dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, la mairie de Lyon a décidé d’instaurer un menu sans viande dans les cantines scolaires dès la rentrée des vacances. L’objectif est de « pouvoir servir plus rapidement les élèves et fluidifier les repas », a précisé Stéphanie Léger, adjointe chargée de l’Éducation, dans le courriel adressé aux élus. Il ne s’agit pas non plus d’un menu unique entièrement végétarien, puisque les œufs et le poisson restent proposés. Jusqu’ici, les élèves pouvaient choisir entre trois entrées et deux plats, l’un à base de viande et l’autre de poisson.
Pour la municipalité, le menu va permettre d’accélérer le service et donc d’accueillir tous les élèves qui mangent à la cantine, sans plus déborder sur le temps scolaire. Les dernières consignes sanitaires, portant la distance à 2 mètres, ont en effet rendu le passage à la cantine plus compliqué à gérer, avec moins d’élèves qui déjeunent en même temps. La suppression d’un plat sur les deux initialement proposés devrait garantir à la fois un repas chaud pour tous les élèves, en n’excluant aucun d’entre eux, et le respect du protocole sanitaire.
Le menu sans viande fait polémique
Le menu sans viande a provoqué un torrent de réactions en quelques jours. Outre les salves de critiques de la droite régionale, la mairie écologique a fait face aux reproches de plusieurs membres du gouvernement via les réseaux sociaux. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, dénonce une « idéologie scandaleuse » dans un tweet, samedi 20 février. Il évoque une « insulte inacceptable aux agriculteurs et aux bouchers français » et accuse la municipalité de mener une « politique moraliste et élitiste » excluant les enfants des classes populaires qui « n’ont souvent que la cantine pour manger de la viande ». Avec l’intervention du ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt et du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, la polémique continue d’enfler.
« Le seul moyen de faire manger un plat chaud à tous les enfants de l’école, c’est de proposer un plat sans viande, mais avec des protéines animales comme le poisson ou les œufs, conforme aux exigences nutritionnelles », a justifié Stéphanie Léger. Par ailleurs, le maire de Lyon, Grégory Doucet tient à rappeler que l’instauration d’un menu sans viande n’est pas une nouveauté. Cette mesure exceptionnelle avait déjà été prise par son prédécesseur Gérard Collomb, sans susciter aucune polémique, après le premier confinement.
Cette mesure de menu unique est prise pour des raisons sanitaires.
— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) February 21, 2021
On ne vous a d'ailleurs pas entendu tenir ces propos à Gérard Collomb, membre de votre famille politique et qui avait pris exactement la même mesure lors de la première vague.
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Les agriculteurs manifestent devant la mairie de Lyon
Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a divulgué sur les réseaux sociaux sa décision de saisir le préfet du Rhône. « Arrêtons de mettre de l’idéologie dans l’assiette de nos enfants ! », s’est-il exclamé. La mesure a également provoqué l’indignation des agriculteurs. En réaction, la Fédération départementale Syndicats Exploitants Agricoles du Rhône (FDSEA) et les Jeunes Agriculteurs Rhône (JA) ont lancé un appel à la manifestation devant la mairie de Lyon ce lundi 22 février. Ils espèrent obtenir un entretien avec Grégory Doucet, afin de présenter leurs arguments et mettre fin au menu unique sans viande.
