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Priorités du Codex dans l'établissement des normes alimentaires internationales

Du 11 au 15 mars 2019 a eu lieu à Bordeaux la 31e session du CCGP (Comité du Codex Alimentarius sur les Principes Généraux) où il a été notamment question de sécurité sanitaire des aliments, de lutte contre la fraude, et d’étiquetage des produits. Quel est le rôle de cette organisation ? Le point dans cet article.
Sommaire

Le Codex Alimentarius a été créé en 1962 par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et la FAO (Organisation pour l’alimentation et l’agriculture). Au sein du Codex, 188 pays et l’Union européenne tendent à définir des normes alimentaires internationales pour améliorer la protection des consommateurs et garantir des pratiques commerciales loyales et équitables entre tous les pays. La 31e session du CCGP a récemment eu lieu à Bordeaux. Quels ont été les sujets abordés ?

Priorités du Codex dans l’établissement des normes alimentaires internationales

Plusieurs défis d’importance mondiale pour le Codex

En raison de la mondialisation et des enjeux environnementaux, il devient de plus en plus crucial d’établir des normes à l’international qui portent sur la qualité des produits, mais aussi sur la façon dont ils sont produits. « Notre premier défi est d’assurer la durabilité de l’agriculture et de l’alimentation », explique Jean-Luc Angot, le président du Codex.

Cette année, lors de la session bordelaise, le président a également déclaré que « le travail sur les fraudes alimentaires [était] un enjeu majeur pour le XXIe siècle ». En effet, « il n’y a pas vraiment d’accord au niveau international sur les notions d’authenticité des produits, il y a un gros travail à faire pour bien se mettre d’accord sur les définitions, qu’on parle bien de la même chose, ce qu’on considère comme une fraude alimentaire ou pas », a-t-il ajouté lors d’un point-presse, « car il y en a de plus en plus ».

À propos des décisions prises cette année, le Codex veut améliorer l’information des consommateurs et va « essayer de simplifier les étiquettes, ou développer des applications pour expliquer la composition des produits ».

Le Codex fait des recommandations qui n’ont pas valeur d’obligations

Il y a actuellement 188 pays représentés au Codex Alimentarius ainsi que l’Union européenne. Il établit des normes internationales, fondées sur des évaluations scientifiques indépendantes, qui touchent à la sécurité des aliments, aux procédés de production, de transformation, de traitement, et à la loyauté des pratiques commerciales.

Le Codex « ne fait pas la loi internationale » sur la sécurité alimentaire. Ses préconisations n’ont pas de valeur contraignante, pas même pour les pays membres. Mais ces normes alimentaires servent parfois de référence, par exemple en cas de litiges à l’Organisation mondiale du commerce.

La France est favorable au rôle de cette organisation. Le président de la République Emmanuel Macron déclarait d’ailleurs il y a quelques jours sa satisfaction de voir le Codex Alimentarius « redynamisé et constituer pour tous les pays du monde la grammaire commune d’une alimentation et d’une agriculture saine ».

Une « journée mondiale » de la sécurité sanitaire des aliments aura lieu le 7 juin prochain

Le 7 juin 2019 aura lieu la première édition de la journée mondiale de la sécurité sanitaire des aliments à l’initiative du Codex.

« La Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments sera l’occasion d’attirer l’attention sur cette question et de faire en sorte que les normes du Codex se traduisent par des actions concrètes partout dans le monde. »

Elle sera l’occasion d’un coup de projecteur sur « la sécurité sanitaire des aliments [qui] demeure invisible jusqu’au jour où l’on tombe malade. » Selon le Codex, « l’insalubrité des aliments a également d’autres effets plus insidieux. Certains contaminants chimiques peuvent s’accumuler dans notre organisme et nous affaiblir peu à peu, sans que l’on s’en rende compte », autant de thèmes qui seront abordés durant cette journée de juin.