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Prix des carburants en forte augmentation à cause des hausses des taxes et des marges des distributeurs en 2018 selon la CLCV

Les consommateurs voient le prix des carburants flamber depuis un an. +6,5 % pour l’essence et +12 % pour le diesel. La CLCV interpelle le gouvernement et les distributeurs pour que ces hausses régulières s’arrêtent.
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L’association nationale de défense des consommateurs et usagers CLCV s’insurge contre la hausse des prix du carburant qui a été particulièrement élevée ces derniers mois. Ces augmentations régulières ne sont pas uniquement liées à la hausse du cours du pétrole : l’association dénonce les marges de plus en plus importantes des distributeurs et les taxes imposées par le gouvernement. Un point sur la situation.

Prix des carburants en forte augmentation à cause des hausses des taxes et des marges des distributeurs en 2018 selon la CLCV


Le prix du pétrole en forte hausse depuis un an

Certes, le prix du baril de pétrole a réellement connu une augmentation depuis un an, mais il est aussi important de préciser que cette hausse aurait pu être davantage absorbée par un euro fort dont le cours a lui aussi augmenté par rapport au dollar l’année dernière. La CLCV explique dans son article que « l’euro valait 1,07 dollar en avril 2017 contre désormais 1,23 en avril 2018 ».

Le prix du baril de pétrole est passé de 52,50 € à 57,22 € en un an. Les calculs réalisés évaluent la répercussion de cette hausse sur le prix des carburants à « 3 centimes au litre seulement. » La flambée des prix à la pompe doit donc avoir une autre explication.

Pourquoi le prix des carburants a-t-il tellement augmenté ?

Pendant longtemps, la concurrence était forte entre distributeurs et la marge des stations essence était modérée. Depuis une dizaine d’années, la tendance est à la hausse et durant ces derniers jours les consommateurs ont pu observer plus particulièrement une flambée des prix et parfois une large différence entre les revendeurs de carburant.

La CLCV explique en chiffres : «  Pour l’essence, cette marge était de 11 cts/litre en moyenne sur l’année 2017 (...). Elle est passée à 13,9 cts en moyenne depuis le début de l’année (12 cts/litre en avril). 2 à 3 centimes au litre sont ainsi venus s’ajouter cette année au titre de la rémunération de la station-service. »

« Pour le gazole, la marge était de 11,2 cts/litre en moyenne sur l’année 2017. (...) Elle est passée à 12,6 cts en moyenne depuis le début de l’année (11,5 cts/litre en avril) » C’est 1 à 2 centimes de plus par litre pour les distributeurs.

L’augmentation des taxes critiquée

En raison de la contribution « climat énergie » qui s’est traduite par un alourdissement des taxes sur les carburants, les prix ont beaucoup augmenté. Surtout pour le diesel, victime d’un rattrapage de sa fiscalité par rapport à l’essence et dont les autorités voudraient voir le prix égal à celui de l’essence d’ici quelques années.

La part des taxes sur le prix de l’essence représente une hausse de 5 centimes au litre de plus par rapport à l’année dernière et, pour le gazole, ce sont 9 centimes de plus au litre par rapport à 2017.


Baisse du pouvoir d’achat sans réel impact sur l’écologie

Force est de constater que cette hausse des tarifs ne provoque pas une baisse de la consommation des carburants. En effet, beaucoup de personnes notamment en banlieue et en zones rurales dépendent de leur voiture pour se déplacer et aller travailler.

Les derniers chiffres de l’Ufip (Union Française des Industries Pétrolières) montrent qu’« entre le 1er avril 2017 et le 31 mars 2018, la consommation française de carburants est en hausse de 0,1 % par rapport à la consommation des douze mois précédents. »

L’augmentation des taxes sur les carburants ne porte pas ses fruits en matière d’incitation à utiliser des modes de transports plus écologiques. La CLCV expose en revanche l’effet de son cout élevé pour les particuliers : « On peut raisonnablement estimer que le seul effet 2018 de l’augmentation des prix du carburant (...) induit un surplus de dépense compris entre 100 et 225 euros à l’année pour la plupart des ménages ayant une voiture. »

C’est pourquoi l’association en appelle aux pouvoirs publics pour demander l’abandon de cette politique d’augmentation des taxes et demande également aux distributeurs de modérer leurs marges.