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Trafic SNCF : Les trains circuleront presque normalement mardi 22 octobre

La direction de la SNCF annonce un retour à la normale presque partout en France après quelques jours de perturbations dues à la cessation de travail d’un grand nombre d’agents. Il ne s’agissait pas d’une grève, mais de l’exercice de leur droit de retrait, estimant que la sécurité à bord des trains ne peut pas être garantie sans contrôleur à bord. Le point dans cet article.
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Le trafic SNCF est perturbé depuis plusieurs jours suite à la cessation de travail d’un grand nombre d’agents. Ceux-ci exerçaient leur droit de retrait estimant que la sécurité des personnes n’est plus garantie après qu’un grave accident ait eu lieu en Champagne-Ardenne impliquant un train circulant sans contrôleur. Après plusieurs jours de conflits entre syndicats et direction, la SNCF prévoit un retour à la normale aujourd’hui. Le point sur la situation.

Trafic SNCF : Les trains circuleront presque normalement mardi 22 octobre

Les trains en EAS (Équipé Agent Seul) sont-ils sûrs ?

Contrairement à ce qui avait été d’abord annoncé dans les médias, les perturbations du trafic SNCF de ces derniers jours ne sont pas dues à une grève inopinée des agents. Ils ont choisi d’exercer leur droit de retrait, une cessation du travail prévue par la réglementation du travail en cas de danger grave, de l’impossibilité de garantir la sécurité des personnes, etc. Cette cessation du travail fait suite à un accident qui a eu lieu dans les Ardennes le 16 octobre dernier, impliquant un train EAS, c’est-à-dire sans contrôleur à bord.

Lors de l’accident, le conducteur blessé à la cheville a dû assurer, seul, une procédure de sécurité qui implique d’aller déposer des dispositifs d’alerte sur la voie à 1,5 km de son train, n’ayant pas d’autre choix que de laisser les passagers — dont 11 blessés et 3 femmes enceintes — livrés à eux-mêmes. Pour les agents SNCF, cet accident illustre exactement les risques inhérents à la circulation des trains sans contrôleur à bord. En effet, lorsqu’un contrôleur est présent, sa mission est aussi d’assister le conducteur pour effectuer des procédures de sécurité et/ou de garantir la sécurité des personnes à bord.

« L’accident de Reims démontre que ce danger est réel et qu’il est grave et imminent. Comment comprendre qu’un agent de conduite blessé se trouve contraint d’aller appliquer les procédures de sécurité alors même que la présence d’un agent d’accompagnement (contrôleur) aurait évité cette prise de risque ? » s’interroge le syndicat FO-Cheminots dans un communiqué.

Retour à la normale progressif dès mardi

Gare Saint-Charles à Marseille ce lundi, les voyageurs se sont montrés plutôt solidaires. « On comprend tout à fait le mouvement sur le fond, il n’y a pas à supprimer des contrôleurs, ça crée des problèmes de sécurité ».

Par ailleurs, le président de la SNCF Guillaume Pépy a assuré que les billets seront remboursés « à 100 % » sur les journées où le trafic a été perturbé et que 1 million d’euros serviraient à indemniser les personnes ayant subi « des dommages exceptionnels », c’est-à-dire qui ont du faire face à des dépenses imprévues en raison des perturbations.

En ce qui concerne les prévisions de trafic, la direction de la SNCF annonce « 9 TER sur 10 » à partir de mardi au niveau national, mais précise que le trafic est toujours perturbé en Champagne-Ardenne où seulement 3 TER sur 10 circulent et dans les Pays de la Loire où 1 TER sur 2 ne circulera pas.

Retour à la normale sur TGV, Ouigo, RER et Transilien. 98 % des trains Intercités seront assurés.

La SNCF ne compte pas abandonner l’EAS

Si la SNCF ne veut plus équiper tous ses trains d’un contrôleur à bord, c’est bien évidemment par souci d’économies. Mais la sécurité des personnes a-t-elle un prix ? Pour Frédéric Delorme, le directeur général sécurité de l’entreprise, il n’est pas question de revenir sur l’EAS. « L’exploitation d’agents seuls est couverte » par des « réglementations ». Elles permettent de s’assurer que « les trains roulent en sécurité », a-t-il déclaré à l’AFP.

Toutefois, l’inspection du travail de la région Grand Est a adressé un courrier à la SNCF où elle préconise la suspension « de la conduite des trains par un agent seul à bord », jusqu’à ce que « les risques liés au travail isolé (...) soient correctement considérés ». Cette lettre n’a toutefois pas de valeur contraignante comme l’a précisé Mr Delorme. Il ne s’agit pas d’une « injonction », mais seulement d’une « préconisation », a-t-il fait remarquer.


Pas de poursuites judiciaires pour les cheminots exerçant leur droit de retrait

« Les cheminots ne sont pas sanctionnables » pour avoir exercé leur droit de retrait, a expliqué Laurent Brun (CGT). « C’est une provocation du gouvernement qui vise à pourrir un peu la situation », a-t-il déclaré en réponse aux déclarations de Guillaume Pépy et d’Édouard Philippe.

Mr Pépy avait évoqué une « grève surprise qui ne respecte pas la loi », une position partagée par le Premier ministre Édouard Philippe qui estimait que la cessation de travail des agents relevait d’un « détournement du droit de retrait qui s’est transformé en grève sauvage ». Il a même « demandé à la SNCF d’examiner toutes les suites qui pouvaient être données », notamment « judiciaires » à l’encontre des salariés refusant de travailler.

Position qui s’est légèrement assouplie au vu des déclarations de la porte-parole du groupe Agnès Ogier : « Puisque les conducteurs ont repris le travail, les poursuites n’ont plus lieu d’être. Ce qu’on voulait, c’était que les trains circulent pour que nos clients puissent voyager ».

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