Vaccination : les reports de rendez-vous se multiplient faute de doses suffisantes
Après Pfizer-BioNTech et AstraZeneca, c’est maintenant Moderna qui annonce des retards de livraison pour le mois de février. La pénurie de vaccins commence à se faire ressentir dans les centres de vaccination contraints de tourner au ralenti.
Moderna livrera 25 % de doses en moins
Le fabricant Moderna accuse à son tour des retards. Jeudi 28 janvier, le ministère de la Santé a confirmé une réduction importante des livraisons, soit un quart de doses en moins pour le mois de février. Il n’est pas le seul à revenir sur le volume des commandes. Le laboratoire Pfizer-BioNTech a livré 200 000 doses de moins que prévu pour la fin du mois et AstraZeneca ne compte acheminer que 4,6 millions de doses, au lieu des 17,5 millions initialement promises dans le contrat. Des problèmes de production sont en cause et le laboratoire français Sanofi a notamment offert son aide à Pfizer-BioNTech pour conditionner 100 millions de doses de vaccin.
En conséquence, ce ne sont pas 500 000 nouveaux créneaux, mais 400 000 qui ouvrent aujourd’hui selon le ministère de la Santé. Ils s’étaleront du 15 au 28 février.
Report et annulation de rendez-vous : le coup de frein sur la vaccination
Le gouvernement prévoyait d’atteindre 4 millions de personnes vaccinées d’ici fin février. Il a dû revoir ses ambitions à la baisse faute de doses suffisantes. Finalement, 2,4 millions de Français devraient recevoir une injection :
- 1 million de premières injections ;
- 1,4 million de secondes injections.
Depuis l’ouverture du site sante.fr, la prise de rendez-vous peut s’avérer difficile : plus de créneaux disponibles, des lignes téléphoniques saturées… Et mauvaise nouvelle dans certaines régions, ceux qui ont réussi à décrocher un rendez-vous sont rappelés pour un report à une date ultérieure. Trois régions sont particulièrement touchées par ce coup de frein : l’Île-de-France, les Hauts-de-France et la Bourgogne-Franche-Comté. Face à la baisse d’approvisionnement en vaccins, le gouvernement a décidé de donner la priorité aux deuxièmes injections qui doivent être administrées 28 jours plus tard. À l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), le directeur a prévenu les professionnels de santé : « à compter de mardi, nous ne pourrons plus pratiquer, à l'AP-HP comme dans tous les établissements de santé de la région Île-de-France, que des deuxièmes injections et devrons suspendre les premières injections ».
Dans les centres de vaccination d’Île-de-France, 15 à 20 000 rendez-vous pour des primo-injections sont reportés. L’Autorité régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France et celle de Bourgogne-Franche-Comté ont fait des annonces similaires en précisant que les rendez-vous seraient décalés au mois de mars.