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Anne Hidalgo et Stéphane Troussel demandent l'arrêt des travaux du CDG Express

Avec la hausse de la fréquentation de l’aéroport Charles de Gaulle à Paris, il est devenu primordial de trouver le moyen de relier le centre de la capitale à son principal aéroport. Plusieurs projets sont en cours, mais celui du CDG Express compte de moins en moins de partisans. Pourquoi ?
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Le CDG Express est censé relier directement l’aéroport de Roissy à la Gare de l’Est dans le centre de Paris d’ici les prochains Jeux olympiques en 2024. Mais de plus en plus de voix s’élèvent contre ce projet au cout faramineux dont les travaux pourraient impacter négativement le quotidien de millions d’usagers des transports en commun en Île-de-France entre 2019 et 2024. Anne Hidalgo et Stéphane Troussel viennent de demander l’arrêt des travaux, eux aussi. Un point sur la situation.

Anne Hidalgo et Stéphane Troussel demandent l’arrêt des travaux du CDG Express

Les 2 élus PS s’unissent contre le projet du CDG Express

La maire de Paris Anne Hidalgo et le président du conseil départemental de Seine–Saint-Denis Stéphane Roussel ont demandé dans un communiqué commun « la suspension des travaux du CDG Express tant que des garanties n’auront pas été apportées pour améliorer en parallèle la qualité de service des RER et Transilien ».

« L’amélioration de la liaison de Paris à ses aéroports est un enjeu pour l’attractivité de la métropole parisienne, mais elle ne peut se faire au détriment des lignes utilisées quotidiennement par les habitants de la région parisienne », selon Mme Hidalgo et M. Troussel. « Pendant la phase travaux prévue de 2019 à 2024, le CDG Express va impacter l’infrastructure empruntée par les lignes RER B, RER D et le Transilien K ainsi que les lignes P et E lors de l’adaptation de la gare de l’Est ».

Prix prohibitif du billet et impact sur la circulation à prévoir

Autre fait vivement critiqué, le tarif du billet. Pour rejoindre la Gare de l’Est depuis l’aéroport, les usagers devront débourser pas moins de 24 € pour un trajet de 32 km effectué en une vingtaine de minutes. Certains dénoncent un train « réservé aux riches » qui traversera la banlieue sans s’y arrêter.

Il se pourrait également que le développement du CDG Express se fasse au détriment de la ligne B du RER, souvent bondée, qui aurait bien besoin d’améliorations. Lors de sa mise en circulation, le CDG Express pourrait « gêner » le RER B. En effet, les 2 trains sont susceptibles d’utiliser les voies de la ligne K et du TER Picardie en cas de situation perturbée et la question de savoir lequel aura la priorité n’est pas encore tranchée.

En parallèle, l’ouverture de la ligne 17 du métro Grand Paris Express, qui pourrait être une alternative pour rejoindre l’aéroport CDG, a été repoussée à 2027 au plus tôt.

Demande de solutions alternatives

Autre requête des élus PS, que soient étudiées d’autres possibilités d’amélioration des transports comme l’utilisation de la bande d’arrêt d’urgences de l’autoroute A1 ou des voies réservées aux bus ou au covoiturage.

« Toutes les alternatives doivent donc être mises aujourd’hui sur la table pour éviter que le CDG Express ne devienne, dès son inauguration, une liaison obsolète et néfaste pour les transports du quotidien »

La ville de Paris et le département de Seine–Saint-Denis avaient jusqu’ici considéré le projet du CDG Express comme « essentiel à l’activité de Paris et de sa Métropole ». Ils font désormais marche arrière soutenant que si « leur détermination à faire de Paris et de la Seine–Saint-Denis des territoires attractifs pour les touristes et les investisseurs reste intacte, rien ne vient démontrer aujourd’hui que le CDG Express y contribuerait significativement ».