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Assurances obsèques : Les cotisations dépassent la prime versée selon 60 millions de consommateurs

11 contrats d’assurances obsèques ont été passés au crible par l’association 60 millions de consommateurs. Les cotisations dépassent la prime perçue.
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Le 4 septembre, 60 millions de consommateurs a rendu publique son enquête sur les assurances obsèques. Loin d’être avantageuses, elles seraient même l’un des piliers du « business de la mort ». Explications.

Assurances obsèques : Les cotisations dépassent la prime versée selon 60 millions de consommateurs

Cumuler un capital pour financer ses funérailles

Les assurances obsèques peuvent être contractées par tout le monde. Leur but est de pouvoir constituer un pécule financier, afin de financer ses propres funérailles et éviter ainsi à la famille de faire face à des dépenses parfois imprévues et souvent très coûteuses.

Le souscripteur injecte donc mensuellement ou annuellement, suivant le contrat, une certaine somme jusqu’à son décès, cela en vue de couvrir toute ou partie des frais d’obsèques.

Comparatif des contrats d’assurance d’obsèques

60 millions de consommateurs s’est alors penché sur ces fameux contrats d’assurance d’obsèques et a donc scrupuleusement étudié 11 offres provenant des principaux acteurs du marché. Quel que soit le montant versé, tous proposent de recevoir le capital choisi au moment de la signature du contrat.

Mais au final, les cotisations dépassent de loin la prime perçue ! En effet, plus on souscrit cette assurance tôt et plus on vit longtemps, plus cela est profitable aux assureurs et la cotisation est réalisée à fonds perdu. En moyenne, une personne ayant souscrit une assurance obsèques à ses 62 ans, va verser 5 385 euros sur 20 ans. Après son décès, seuls 4 000 euros seront versés.

Un système profitable aux assurances, mais pas aux familles

Les frais de gestion des contrats d’assurance obsèques sont très élevés. D’autre part, les familles peuvent parfois attendre jusqu’à 1 mois avant de pouvoir débloquer les fonds, cela à cause de demandes de pièces justificatives toujours plus nombreuses et parfois difficiles à obtenir.

Les frais d’obsèques ont augmenté de 8 % en à peine 3 ans. Ces assurances pourraient être bénéfiques aux familles, mais au final, elles imposent d’avancer les frais et n’en couvrent qu’une infime partie, et ce, quel que soit le montant versé par le souscripteur.


Le « business de la mort » se porte très bien

60 millions de consommateurs s’est également penché sur l’éthique autour des crémations. Il semblerait que des pratiques peu conventionnelles soient courantes. En effet, les métaux ou matériaux précieux ne brûlant pas (prothèses, stérilets, dents…) sont collectés par des entreprises de recyclage en vue d’être revendus pour être réutilisés par la suite.

Deux entreprises se partagent le marché en France : EMC (entreprise française) et OrthoMetals (entreprise hollandaise). D’après EMC, les biens récoltés sont évalués à environ 600 000 euros et représentent environ 11 tonnes de métaux. Après prélèvement de 20 %, EMC rétrocède le reste aux divers crématoriums qui profitent de la somme perçue selon leurs besoins.

Par ailleurs, l’association épingle également les pompes funèbres sur l’opacité de certains de leurs devis. En effet, les familles sont souvent contraintes de souscrire à diverses options non obligatoires, mais présentées comme « courantes » ou « incontournables ».

Pour rappel, d’après un arrêté publié en 2010, les seules obligations pour une inhumation sont :

  • un véhicule agréé pour transporter le corps
  • un cercueil de 22 millimètres d’épaisseur avec un intérieur étanche et 4 poignées pour favoriser le transport
  • les opérations nécessaires pour l’enterrement

Tout le reste constitue des options non obligatoires.