Huile de tournesol : face à la pénurie, les industriels autorisés à modifier la composition des cosmétiques
Depuis fin avril, les industriels peuvent modifier les recettes de certains produits, sans avoir à changer dans l’immédiat les étiquettes. Une dérogation qui, si elle déconcerte les consommateurs, s’explique par la pénurie de matières premières, en particulier d’huile de tournesol. Aujourd’hui, c’est au tour des fabricants de cosmétiques d’obtenir un passe-droit.
Pénurie d’huile de tournesol : les cosmétiques bénéficient d’une dérogation
Face à la pénurie d’huile de tournesol, de nouvelles dérogations ont été accordées, cette fois aux fabricants de produits cosmétiques. « La guerre en Ukraine affecte l’approvisionnement de l'industrie cosmétique pour la production de certains produits, en particulier les produits contenant de l’huile de tournesol », précisait la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dans un communiqué datant du 13 juillet.
Par conséquent et pour garantir la continuité en approvisionnement, les industriels pourront modifier la composition des cosmétiques, sans pour autant mettre à jour la liste des ingrédients. Toutefois, la DGCCRF indique que ces dérogations seront accordées pour une durée limitée, 6 mois seulement, le temps de mettre à jour les étiquettes. De même, le fabricant devra au préalable prouver que ce changement dans la formule ne nuit pas à la sécurité des utilisateurs.
Qu’est-ce que cela implique pour les consommateurs ?
Les consommateurs, qui ne pouvaient déjà plus se fier à l’emballage des produits alimentaires, devront faire preuve de vigilance dans le rayon des cosmétiques. Car certains produits contenant de l’huile de tournesol, comme l’huile solaire, pourraient bientôt voir leur formule changer. Puisque la liste des ingrédients ne laissera rien paraître, les industriels devront à minima apposer la mention « DEROG » sur l’emballage. Par ailleurs, un affichage sera mis en place en magasin, à l’entrée et non loin des cosmétiques en question.
Les consommateurs devront donc ouvrir l’œil. D’autant plus pour les cosmétiques « BIO », « d’origine naturelle » ou encore « végan », qui porteront sur leur emballage un sticker ou un marquage pour signaler la présence d’un nouvel ingrédient. Si l’huile de tournesol pourra ainsi être remplacée par d’autres huiles, la substitution ne se fera pas en un jour. Pour garder une formule stable, les industriels de la filière cosmétique se lanceront d’abord dans une phase de tests.
Bon à savoir : la liste des produits concernés par un changement de composition est également à retrouver sur le site de la DGCCRF. Pour l’heure, aucun cosmétique n’y figure.
