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L'ANPAA propose des mesures pour protéger des risques de l'alcool efficacement

En France, la lutte entre les professionnels de santé, le lobbying de l’alcool et de la filière viticole bat son plein. Quelle est la position du gouvernement par rapport aux mesures proposées par l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie pour protéger des risques de l’alcool ?
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L’ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie) a publié lundi 16 avril 2018 un communiqué sous forme de lettre ouverte à destination du président de la République et de son gouvernement pour leur suggérer 10 mesures pour réellement lutter contre l’alcoolisme qui fait des ravages en France. Quelles sont ces mesures ? Comment le gouvernement a-t-il réagi ?

L’ANPAA propose des mesures pour protéger des risques de l’alcool efficacement


L’alcool est responsable de 49 000 morts par an en France, dont 15 000 cancers

Les signataires de cette lettre ouverte sont des addictologues, des spécialistes de santé publique, des pneumologues, un épidémiologiste et un nutritionniste renommés.

Ils s’opposent au lobbying puissant de l’alcool en France qui « infiltre tous les niveaux de la société (...) jusqu’au plus haut niveau de l’État » et organise, selon eux, « la désinformation » et s’insurgent « de la méconnaissance voire du déni des risques encourus » dans notre pays où la consommation d’alcool est une des plus élevées au monde.

D’où une majorité de mesures préventives et d’informations dans les mesures proposées au gouvernement dans leur lettre ouverte.

« Taxer l’alcool proportionnellement au contenu en grammes d’alcool et définir un prix minimum de vente par unité d’alcool pour toutes formes d’alcool »

Parmi les mesures proposées figure celle d’« indiquer sur les contenants la quantité en grammes d’alcool et de sucre, le nombre de calories de manière claire, lisible et contrastée » ou l’idée d’« inscrire sur les contenants et sur toute publicité pour une boisson alcoolisée la mention « l’alcool est dangereux pour la santé » de manière claire, lisible et contrastée en interdisant d’autre part l’utilisation des mentions supplémentaires non légales du type « à consommer avec modération ».

Ils prônent aussi la mise en place d’une « taxe proportionnelle au contenu en grammes d’alcool ». Plus un produit est alcoolisé plus il devrait être cher pour le rendre moins facile d’accès.

La ministre de la Santé se prononce contre certaines idées

Agnès Buzyn, qui avait déclaré fin février 2018 que le vin était un ‘alcool comme un autre’ et déclenché la colère de la filière viticole s’est prononcée contre ces mesures. Par rapport au changement des mentions légales sur les bouteilles, elle a expliqué ne pas y être favorable, car cela « peut laisser penser qu’on est pour une action de prohibition, c’est-à-dire qu’on ne veut pas d’alcool du tout, or ce n’est pas le cas aujourd’hui ».

Interrogée par des journalistes sur cette position contradictoire avec son engagement pour la lutte contre les méfaits de l’alcool, elle a répondu : « Il y a un lobby, mais ma bataille n’est pas de lutter contre les lobbies, elle est de faire de l’information et je maintiendrai les messages de santé publique que j’ai toujours donnés sur la nocivité proportionnelle ».

Le président de la République s’était également exprimé il y a quelques mois en affirmant clairement sa position «Tant que je serai président, il n’y aura pas d’amendement pour durcir la loi Evin ».