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Pour leurs enterrements, une majorité de Français choisissent la crémation plutôt que l'inhumation

Selon un récent sondage Ipsos commandé par les services funéraires de la Ville de Paris, de plus en plus de Français choisissent la crémation pour leurs obsèques. Pourquoi ce choix est-il de plus en plus plébiscité ? Pourrait-il en être différemment dans l’avenir ?
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Actuellement en France, seulement 2 types d’obsèques sont autorisés : la crémation et l’inhumation. Un récent sondage Ipsos pour les services funéraires de la Ville de Paris montre que la crémation est de plus en plus choisie par les Français, mais qu’un intérêt se développe également pour des techniques alternatives, venues de l’étranger, notamment en raison de leur empreinte écologique quasi nulle. Tour d’horizon des possibilités qui existent pour une belle après-vie.

Pour leurs enterrements, une majorité de Français choisissent la crémation plutôt que l'inhumation

Les mœurs évoluent en matière d’obsèques en France

La France étant historiquement un pays de tradition catholique, pendant des siècles les obsèques d’une personne consistaient à inhumer son cercueil en terre. La crémation est autorisée dans notre pays depuis la loi du 15 novembre 1887 qui permet à chacun de choisir ses funérailles. L’Église Catholique quant à elle, n’a autorisé la crémation que tardivement, en 1963. Depuis les années 90 elle est de plus en plus choisie par les familles, d’autant plus depuis ces 3 dernières années comme le montre un sondage Ipsos réalisé pour les services funéraires de la Ville de Paris publié jeudi 4 octobre 2018.

Les dernières volontés de chacun notamment au regard de la cérémonie sont également en évolution. Même si la plupart des personnes interrogées disent toujours accorder beaucoup d’importance à l’organisation d’une cérémonie funéraire — 80 % y sont favorables lorsqu’il s’agit d’un proche et 71 % pour eux-mêmes —, 36 % des personnes qui déclarent souhaiter une crémation indiquent ne pas vouloir de cérémonie. Des résultats que tempère Cendrine Chapel, directrice générale des Services funéraires de la Ville de Paris : « Quand on compare à la réalité de ce qu’il se passe au crématorium du Père-Lachaise, on a moins de 5 % des familles qui viennent organiser des obsèques qui nous disent “non, je ne veux rien” ».

63 % des personnes interrogées choisissent la crémation

En 2018, 63 % des sondés ont déclaré souhaiter se faire incinérer après leur mort contre 51 % en 2015. Et lorsque le choix doit être effectué pour un proche, 56 % des personnes choisissent la crémation en 2018 contre 48 % il y a 3 ans.

Mais pourquoi la crémation est-elle autant plébiscitée ?

Il peut y avoir une multitude de facteurs qui font que les personnes demandent de plus en plus à être incinérées. Dans certains cas, et d’une façon très pragmatique, le prix peut être un facteur décisif, particulièrement pour les familles les plus modestes. En effet, la crémation est moins chère qu’une inhumation.

Il existe aussi des raisons éthiques ou spirituelles. L’essor des traditions bouddhistes ou hindouistes, ou de formes de spiritualités s’en approchant pousse certaines personnes à avoir une vraie réflexion sur le corps ou sa pérennité.

Pour d’autres encore, le choix de la crémation se fait pour avoir une empreinte écologique minimale. Pourtant, « la comparaison des empreintes écologiques des deux options prouve que la crémation génère 160 kilos d’émission de gaz à effet de serre [et une grave pollution aux métaux lourds], contre 39 kilos pour l’enterrement » selon des recherches effectuées par la journaliste Hélène Jovignot en 2012 pour le blog du journal Le Monde. Mais au bout de 50 ans, « la tombe de pleine terre, surveillée, arrosée et entretenue, émettrait en effet 10 % de CO2 de plus que la crémation », expliquait-elle.

Des solutions alternatives pourraient de nouveau faire évoluer ces choix dans l'avenir

De plus en plus de solutions alternatives à l’inhumation ou à la simple crémation commencent à faire leur apparition même si elles ne sont pour le moment pas légales en France. On a pu voir circuler sur internet une idée d’œuf dans lequel le corps de la personne est placé, qui est ensuite enterré et sur lequel un arbre est planté. Mais cette solution pose de nombreux problèmes légaux pour le moment.

L’aquamation pourrait aussi séduire. Il s’agit d’un procédé venu d’Amérique du Nord qui consiste à mettre le corps du défunt dans un bain d’eau très chaude pour le dissoudre. C’est l’une des solutions les plus écologiques à ce jour : les restes du défunt qui sont réduits en poudre peuvent être remis à la famille et l’eau qui a servi à dissoudre le corps peut même servir d’engrais.

Une scientifique suédoise a également développé une technique que l’on appelle la « promession ». Zéro émission de carbone, et de la même façon que pour l’aquamation, les restes peuvent ensuite servir d’engrais naturel.

En plus des barrières légales qui existent actuellement en France, il faudra aussi que l’opinion se fasse à l’idée que les corps puissent être transformés en engrais ou en biocarburants.