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Les mauvaises pratiques des professionnels de la rénovation énergétique

Une enquête menée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir et dévoilée le 27 mars dernier, révèle qu’un certain nombre de spécialistes de la rénovation énergétique, surtout les poseurs de panneaux photovoltaïques et de fenêtres, refusent de faire des devis et avancent des préconisations inadaptées.
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De nombreux Français souhaitent changer leurs fenêtres ou faire poser des panneaux solaires pour mieux isoler son logement et diminuer la facture d’énergie. Mais, l’offre proposée par les professionnels du secteur est fortement critiquée par UFC-Que Choisir. Quelles en sont les raisons ?

Les mauvaises pratiques des professionnels de la rénovation énergétique

« Pratiques désastreuses »

Les artisans du secteur sont « à nouveau lourdement discrédités » par des « pratiques désastreuses », estime UFC-Que Choisir, dont les membres ont mis au banc d’essai environ 500 professionnels, en boutique, mais aussi sur les stands de salons spécialisés. Cette enquête a été menée du 29 septembre et 13 octobre 2018.

La diminution de la consommation d’énergie constitue une des priorités du gouvernement. L’État a annoncé, au début l’année 2018 un programme ayant pour but d’isoler 500 000 logements chaque année pour un budget de 14 milliards d’euros sur une période de 5 ans, même si sa mise en œuvre doit être détaillée dans le cadre des budgets annuels.

Des devis difficiles à obtenir

L’association de consommateurs, dans son étude, s’est focalisée sur deux aspects :

  • la pose de panneaux photovoltaïques
  • le remplacement des fenêtres, qui vient récemment d’être à nouveau éligible à des crédits d’impôt

« Le premier enseignement de notre étude porte sur la difficulté pour les consommateurs à obtenir un devis », déplore UFC-Que Choisir, indiquant que plus de la moitié des spécialistes consultés ont refusé d’en fournir un.

Par ailleurs, l’association dénonce « le grand yo-yo tarifaire pratiqué par les professionnels ».

Des méthodes commerciales médiocres

L’autre écueil critiqué par l’association, ce sont les méthodes commerciales considérées comme médiocres des professionnels. « 16 % des commerciaux ont promis à nos bénévoles une baisse drastique de leur facture énergétique, sans même avoir visité leur logement », s’indigne UFC-Que Chosir.

L’UFC-Que Choisir signale également que plusieurs professionnels expliquent qu’ils disposent à tort du label « reconnu garant de l’environnement » (RGE), celui-ci permet de toucher les aides de l’État.

Sur les panneaux photovoltaïques, le phénomène concerne un 1/3 des stands examinés en salon par l’association de consommateurs.


Le label RGE n’est pas forcément un gage de confiance

De plus, d’après UFC-Que Choisir, le label RGE n’est pas synonyme de propositions adaptées, surtout les fenêtres. 20 % des entreprises qui possèdent ce label, parmi les entreprises examinées par l’association de consommateurs, ont proposé des fenêtres moins performantes que l’étalonnage mis en place par les finances publiques.

Par ailleurs, « qu’ils disposent ou non du label public (...), moins d’un commercial sur cinq s’est enquis des caractéristiques d’aération du domicile de nos bénévoles en totale contravention avec les règles élémentaires de la profession », souligne UFC-Que Choisir, qui préconise de revoir sérieusement la labellisation et insister sur l’obligation de résultat.

Enquête de l’UFC-Que Choisir sur la rénovation énergétique : les professionnels lourdement discrédités.