Passées À venir

L'origine des viandes et du lait dans les produits transformés reste opaque selon l'UFC Que Choisir

Le consommateur n’est pas toujours bien informé sur l’origine de la viande et du lait utilisés dans les produits transformés comme le montre une enquête de l’UFC que Choisir parue jeudi 26 avril 2018.
Sommaire

L’étiquetage concernant l’origine des produits bruts (fruits, légumes, viande) est obligatoire dans l’Union européenne. De plus, depuis un an, une expérimentation est menée obligeant les industriels à mentionner sur les emballages l’origine de la viande et du lait contenus dans leurs produits transformés (plats préparés, charcuterie...). L’UFC Que Choisir propose son analyse à mi-parcours, le point sur leurs conclusions.

L’origine des viandes et du lait dans les produits transformés reste opaque selon l’UFC Que Choisir


L’étiquetage obligatoire de l’origine du produit pas toujours respecté

Pour illustrer son enquête, l’UFC Que Choisir a observé l’étiquetage de « 269 produits d’alimentation courante à base de lait, de viande de bœuf, de porc et de volaille ».

Elle constate que depuis que l’obligation d’afficher la provenance du lait et de la viande dans les produits transformés est entrée en vigueur il y a un an, 25 % de produits en plus font mention du pays d’origine de la viande ou du lait utilisés (en comparaison avec une précédente étude) .

Certaines mentions de l’origine du produit restent très vagues

Certains industriels préfèrent utiliser les mentions « origine UE » ou « origine non-UE » qui restent extrêmement vagues, pour ne pas avoir à mentionner le pays d’origine de la viande.

Ce genre de pratiques est très répandu, elle concerne la moitié des produits contenant de la viande de porc et 2/3 des produits à base de viande de volaille.

L’étude comparative par marque

L’enquête de l’association de consommateurs porte sur des produits transformés, du type plat préparé. Certains industriels reprochent au système d’étiquetage de l’origine d’être trop compliqué à mettre en œuvre, mais en comparant des produits similaires issus de marques différentes, on voit bien que certains fabricants jouent le jeu et d’autres pas.

Par exemple, aucun des produits transformés de la marque William Saurin ne mentionne l’origine des produits carnés ou laitiers : sur les 9 plats préparés de l’enquête, aucun ne comporte cette information, mais, pour les mêmes produits de marque Carrefour, Intermarché et Système U, une mention d’origine est présente sur 9 des 12 produits observés.

Même chose pour le jambon et la charcuterie, Carrefour, Intermarché et Système U informent du pays d’origine de la viande pour 12 produits sur 14, la marque Herta se contente de la mention « origine UE » pour 8 produits sur 9.


La palme de la mention évasive revient à Auchan, Casino et Leader Price

Pour certains industriels, l’obligation d’apposer un étiquetage sur l’origine des produits carnés et laitiers composant leurs plats cuisinés est une formalité et n’a pas pour but de réellement informer le consommateur.

Quand Casino, Auchan ou Leader Price indiquent sur leurs produits « origine UE/non UE » cela indique que la viande peut venir de partout dans le monde. Une information qui mériterait un peu plus de précision.

L’association UFC Que Choisir est en faveur de la pérennisation de cette obligation d’étiqueter la provenance de la viande et du lait et pousse les autorités à prendre des mesures pour limiter les mentions « UE » « non-UE » à des cas limités « où la forte variabilité des approvisionnements est démontrée ».