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Précarité énergétique : 1 foyer français sur 5 souffre du froid

La première journée de lutte contre la précarité énergétique se déroule ce mercredi 10 novembre 2021. L’objectif est de sensibiliser sur le nombre important de logements mal chauffés.
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À l’occasion de la journée de lutte contre la précarité énergétique, l’ONPE (Observatoire national de la précarité énergétique) dresse un constat alarmant. En France, 5,6 millions de ménages ont du mal à payer leurs factures d’énergie. Autrement dit, 12 millions de personnes sont concernées par la précarité énergétique, soit près de 1 Français sur 5.

Précarité énergétique : 1 foyer français sur 5 souffre du froid

La précarité énergétique, c’est quoi ?

La définition de la précarité énergétique a été inscrite dans la loi du 10 juillet 2010. Ainsi, une personne en situation de précarité énergétique doit avoir des « difficultés particulières à disposer dans son logement de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires » en raison des « conditions de l’habitat » ou de « l’inadaptation de ses ressources ».

Notons que pour estimer cette précarité énergétique, l’ONPE se base sur plusieurs indicateurs comme la part des revenus qui sont dédiés aux dépenses énergétiques ou encore le ressenti de l’inconfort en raison du froid.

1 foyer sur 5 a souffert du froid en 2021

Autre donnée révélatrice : selon le baromètre du médiateur de l’énergie publié en octobre, 20 % des foyers ont déclaré avoir souffert du froid dans leur logement pendant au moins 24h cette année (contre 14 % en 2020). Dans le détail, 40 % en raison d’une mauvaise isolation et 36 % pour une question financière.

D’ailleurs, 60 % des personnes interrogées ont également déclaré avoir diminué le chauffage pour ne pas payer des factures trop importantes (contre 53 % en 2020 et 30 % en 2020). Enfin, 25 % des sondés ont rencontré des difficultés à payer leurs factures d’électricité ou de gaz (contre 18 % en 2020).

Habiter dans un logement mal chauffé augmente le risque de se déclarer en mauvaise santé

Et comme l’expliquent les co-organisateurs de cette journée de lutte contre la précarité énergétique, dont la Fondation Abbé Pierre et le Secours Catholique font partie : ne pas pouvoir payer son chauffage peut avoir de graves conséquences sur la santé des occupants.

En effet, les personnes concernées par la précarité énergétique peuvent rencontrer des problèmes d’humidité dans leur logement. Des moisissures peuvent également apparaître. Et des chauffages inadaptés peuvent entraîner des intoxications au CO2.

D’ailleurs, selon une étude de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), vivre dans une habitation difficile à chauffer augmente le risque de se déclarer en mauvaise santé de 50 %.


Travaux de rénovation énergétique : des aides mal ciblées ?

Alors, à travers cette journée, le collectif qui regroupe 19 organismes demande à l’exécutif d’améliorer les dispositifs d’aides destinés aux ménages les plus modestes.

Car s’il existe de nombreuses aides financières pour effectuer des travaux de rénovation énergétique comme le dispositif Éco-prêt à taux zéro ou MaPrimeRénov', elles sont « mal ciblées », a estimé auprès de Capital Jean-Christophe Goudard, co-président du CLER-Réseau pour le climat.

Le but de cette journée est également « de faire comprendre ce que cela veut dire que de rénover un logement, que cela n’est pas si compliqué et que beaucoup d’acteurs savent le faire et le faire bien », précise Manuel Domergue, directeur des études, à la Fondation Abbé Pierre.