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Réforme de la SNCF : les pistes avancées par le Premier ministre

Quelques jours après le rapport explosif de Jean-Cyril Spinetta qui préconise une réforme en profondeur de la SNCF, le Premier ministre confirme que le gouvernement va « oser la réforme que les Français savent nécessaire ».
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Lundi 26 février, une dizaine de jours après la remise du rapport Spinetta qui préconise une grande réforme du ferroviaire français, le Premier ministre s’est exprimé sans détour sur les propositions retenues par le gouvernement. Le point sur ses déclarations.

Réforme de la SNCF : les pistes avancées par le Premier ministre


« Une situation alarmante »

Le Premier ministre a repris à son compte les mots employés par Jean-Cyril Spinetta dans son rapport, décrivant la situation de la SNCF comme « alarmante », voire « intenable ». « Les Français payent de plus en plus cher, pour un service qui marche de moins en moins bien » a-t-il dit.

L’ouverture à la concurrence n’est pas une surprise

À propos de l’ouverture à la concurrence, il a ajouté que ce « n’est une surprise pour personne » vu qu’elle a été décidée « sous le quinquennat précédent » et qu’elle existe déjà sur certaines relations internationales.

Il ajoute que pour les pays étrangers où l’ouverture à la concurrence a été décidée, cela a permis « une hausse de la fréquentation et une amélioration des services ». Selon lui, la concurrence est synonyme de dynamisme, d’innovations et de performance.

Il confirme la disparition du statut de cheminot pour les nouveaux embauchés

Le gouvernement ne souhaite pas s’attaquer au statut des cheminots au sein de l’entreprise. Il compte sur la disparition progressive du statut avec les départs en retraite et le transfert de certains vers des entreprises concurrentes.

Le Premier ministre précise que les cheminots actuellement en poste ont passé un « contrat moral » avec la SCNF au moment de leur embauche, leur garantissant déroulement de carrière et sécurité de l’emploi. L’État ne souhaite pas remettre en cause ce « contrat moral ».

Toutefois, Édouard Philippe justifie la disparition du statut de cheminot en expliquant que « le monde change » et que « la SNCF doit changer aussi ». C’est pourquoi, à une date qui sera bientôt décidée, il ne sera plus possible d’être embauché « au statut ».


Un projet de loi sera présenté mi-mars

Un projet de loi d’habilitation sera présenté devant le Parlement autour de la mi-mars. Le Premier ministre envisage déjà de recourir aux ordonnances qui devraient selon lui servir « une large concertation » et un véritable « débat parlementaire ».

Le gouvernement souhaite mener cette réforme coûte que coûte

Le Premier ministre se montre transparent sur ses intentions et celles du gouvernement : « Si certains sujets s’enlisent au cours des concertations en pâtissant de tentatives d’obstruction ou de rapport de force verrouillé, si certains tentent de confisquer le débat ferroviaire pour le pervertir en un débat idéologique déconnecté des besoins des mobilités des Français, alors le gouvernement prendra ses responsabilités. Le temps est venu d’oser la réforme que les Français savent nécessaire ».

Malgré ces déclarations d’une grande fermeté, l’ancien maire du Havre a ajouté : « Je ne cherche l’affrontement avec personne. Je crois que nous pouvons bâtir une réforme équilibrée, bonne pour tout le monde, pour le service public, pour les cheminots, comme pour les usagers ». Pendant ce temps, les syndicats sont dans les starting-blocks et se disent prêts à défendre leurs intérêts.