Passées À venir

RGPD : qu'est-ce que cela change pour les internautes ?

Le RGPD vient d'être mis en place en Europe et beaucoup de particuliers se demandent ce que cela va changer pour eux concrètement. Qu'en est-il ?
Sommaire

Dès aujourd’hui, vendredi 25 mai 2018, la loi informatique et liberté laisse place au RGPD, le Règlement européen pour la Protection des données. Au 1er jour de sa mise en application, le secrétaire d’État au numérique, Mounir Mahjoubi, explique dans une vidéo postée sur Twitter ce que cela va concrètement changer dans nos vies. Un point sur la question.

RGPD : qu'est-ce que cela change pour les internautes ?


« La protection de vos données à la carte »

C’est ainsi que le secrétaire d’État au numérique décrit le RGPD. À partir du 25 mai, « les plateformes, les entreprises, les collectivités... Tous ceux qui vont collecter votre information vont avoir une obligation, celle de vous le dire et de vous demander votre avis ».

Il évoque également les sanctions financières, parfois très lourdes, qui sont prévues pour les entreprises qui ne respecteraient pas ces nouvelles règles de protection des données de leurs utilisateurs. Pour des grandes compagnies comme Facebook ou Tweeter, il pourrait s’agir de plus d’1 milliard d’euros de pénalité.

D’autre part, pour la seconde fois après son discours au salon Big Data en mars dernier, il invite tous les internautes à profiter de la mise en place du RGPD pour reprendre possession de toutes leurs données numériques.

Comme M. Mahjoubi l’explique dans sa vidéo, « un élément très important » du RGPD, « c’est la portabilité ».
En effet, dès à présent vous êtes non seulement en droit de demander à une entreprise internet de récupérer vos données (il peut s’agir des archives de vos commandes sur Amazon, de vos déplacements enregistrés par Uber ou Google Maps…) mais aussi de demander à l’entreprise de vous aider à « migrer » vers un nouveau service.
C’est le même système que pour les opérateurs téléphoniques lorsque vous souhaitez conserver votre numéro ou lorsque l’on choisit de changer de banque.
En l’occurrence, sur internet, le secrétaire d’État donne l’exemple des « applications de musique » dans lesquelles on a parfois « toutes nos playlists ». Et bien, désormais, il sera possible de demander à l’entreprise que l’on utilise de nous aider à transférer nos données — ici, nos playlists — vers une entreprise concurrente et de faire en sorte que ces données soient utilisables par celle-ci. Un gain de temps et de liberté assez conséquent !

Le « droit à l’oubli » fera également partie du RGPD. Concrètement, si en tapant votre nom dans un moteur de recherche vous tombez sur un article peu flatteur ou une photo d’ordre privée, vous pourrez demander au site qui la publie et/ou au moteur de recherche de les supprimer.

En ce qui concerne les données que vous confiez à des entreprises, plus les datas seront sensibles, plus un niveau élevé de protection sera demandé à ces entreprises. Ces nouvelles mesures sont censées permettre de développer la relation de confiance entre les entreprises et leurs clients.

Comment le public réagit-il à la mise en place du RGPD ?

Un autre changement prévu par le RGPD est d’obliger les entreprises à ne plus présenter les conditions d’utilisation des données utilisateurs de façon austère et illisible. Facebook a notamment mis en place dès avril un système de puce qui permet à ses utilisateurs de « faire glisser un bouton pour approuver ou non » des propositions concernant le ciblage des publicités, mais évidemment… il n’y a pas d’option qui permette de supprimer totalement les annonces commerciales.
Pour certains, le raccourci est encore plus rapide... Pour Instagram, les nouvelles conditions de recueil et utilisations des datas sont exposées... Et seulement deux options sont proposées : accepter ou... supprimer votre compte.

Sur les réseaux sociaux, beaucoup s’amusent aussi de la quantité de mails reçus en vue de recueillir le consentement sur l’utilisation des données.
Peut-être avez-vous reçu des courriels d’entreprises ou d’organisations dont vous n’avez jamais entendu parler — ce qui pose la question de la manière dont vos adresses e-mail ont été acquises — mais c’est une bonne occasion de faire le tri dans tous les abonnements et newsletters que vous recevez. Il y a souvent sur ces e-mails, un bouton pour se désinscrire directement de la liste de diffusion de l’envoyeur.