RSA : les bénéficiaires restent-ils longtemps au revenu de solidarité active ?
Le RSA est une prestation sociale qui garantit un revenu minimal. Le but est aussi de favoriser l’accès à l’emploi. Mais d’ailleurs, que deviennent les bénéficiaires au RSA sur une période de 10 ans ? C’est à cette question qu’a répondu une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Notons que l’analyse concerne uniquement les personnes de moins de 50 ans pour éviter que les possibles départs à la retraite impactent le résultat.
RSA : 1 bénéficiaire sur 5 a perçu le revenu de solidarité active chaque année
Ainsi, sur les personnes au RSA âgés de 16 à 49 ans fin 2010, 1 sur 5 l’a perçu chaque fin d’année entre 2011 et 2020. En parallèle, 2 personnes sur 5 ont connu au moins une sortie du RSA et une nouvelle entrée et 2 bénéficiaires sur 5 sont sortis du revenu de solidarité active sans jamais y revenir au moins jusqu’à fin 2020.
Autre donnée à souligner : 13,4 % des bénéficiaires en 2010 ont cessé de percevoir l’allocation en 2011 et ne l’ont plus touché jusqu’à la fin de la période de 2011-2020. A contrario, 42,2 % des bénéficiaires du revenu de solidarité active fin 2010 continuaient à percevoir la prestation fin 2020.
Les foyers restent en moyenne 5,3 ans
En tout, les bénéficiaires qui touchaient le RSA fin 2010 sont restés en moyenne 5,3 ans à percevoir la prestation. Une moyenne qui varie en fonction de la composition familiale. En effet, les couples sans enfant ont perçu cette prestation en moyenne 4,3 ans, contre 5,5 ans pour les couples avec enfant(s) et même 5,7 ans pour les personnes seules avec enfant(s).
De même, des disparités existent en fonction de l’âge. Les 16-24 ans (5,7 ans en moyenne) et les 40-49 ans (5,8 ans) restent plus de temps dans la prestation que les 30-39 ans (5,2 ans) et les 25-29 ans (4,6 ans). En revanche, il n’existe pas d’importantes variations entre les femmes (5,4 ans en moyenne) et les hommes (5,1 ans en moyenne).
Les bénéficiaires longue durée ont plus de mal à sortir de la prestation
Autre donnée à souligner : plus l’ancienneté dans la prestation est élevée, plus les bénéficiaires vont avoir du mal à en sortir. Cela peut être « en partie dû à certaines caractéristiques », comme « des freins à l’emploi », des « problèmes de santé », ou encore de « moindres diplômes », précise Aurélien Boyer, l’auteur du rapport.
Ainsi, les bénéficiaires qui avaient moins de 1 an d’ancienneté fin 2010 sont restés en moyenne 3,9 ans au RSA, contre 5,6 ans pour ceux avec 2 ans d’ancienneté, 6 ans pour ceux avec 3 ans d’ancienneté et 6,9 ans pour ceux avec au moins 4 ans d’ancienneté. Notons aussi que les bénéficiaires sans emploi (5,6 ans en moyenne) restent plus longtemps au RSA que les bénéficiaires qui ont un emploi non salarié (4,9 ans) ou un emploi salarié (3,6 ans).
Pour rappel, en 2010, le RSA était versé à près de 1,80 million de foyers. Fin 2020, on comptait 2,27 millions de bénéficiaires du revenu de solidarité active.
Bon à savoir : l’étude se base sur le panel Eniacrams qui permet de connaître la situation des bénéficiaires au 31 décembre de chaque année. Les éventuelles entrées et sorties en cours d’année sont donc exclues.