Passées À venir

Supprimer ses mails pour polluer moins : une idée reçue ?

Supprimer ses mails, est-ce un geste utile pour l’environnement ? Que disent les études ? Que conseillent les autorités pour limiter son impact environnemental ? On fait le point.
Sommaire

L’heure est à la sobriété énergétique et les astuces pour consommer moins d’électricité se multiplient : éteindre la lumière, réduire son chauffage ou encore débrancher sa box… De son côté, Barbara Pompili, ex-ministre de la Transition écologique, avait incité les Français à supprimer leurs mails, lors d’un discours devant la Convention climat en décembre 2020. Mais ce geste est-il bon ou pas pour la planète ? Une question loin d’être anodine, surtout que selon l’Ademe, la pollution numérique représente 3,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Supprimer ses mails pour polluer moins : une idée reçue ?

Quel impact environnemental ?

Une étude publiée le 17 janvier 2021 s’est intéressée aux impacts environnementaux du numérique en France. Dans leurs recherches, les auteurs de l’étude ont divisé le numérique en 3 parties :

  • les équipements (votre ordinateur, votre tablette, votre téléphone…) ;
  • le réseau (votre box internet, les antennes 4G…) ;
  • les centres informatiques qui hébergent les serveurs.

Puis, les chercheurs ont réparti l’empreinte environnementale en deux : la fabrication et l’utilisation. Ainsi, selon eux la fabrication des équipements représente 76 % des gaz à effet de serre du numérique en France, contre 8 % pour leur utilisation. Notons également que l’utilisation du réseau représente 5 % des émissions et celle des centres informatiques, 4 %.

104 milliards d’heures par an consacrées à consulter et à supprimer les spams

Une autre étude, commandée par McAfee, s’est penchée quant à elle sur l’impact du spam. « La plus grande source d’énergie liée à la consommation de ces mails non voulus provient des utilisateurs qui consultent et suppriment les spams (52 %) », écrivent les auteurs.

D’après les chercheurs, rechercher manuellement puis consulter et enfin supprimer les spams consomme près de 18 milliards de kWh, soit environ 80 % de la consommation totale de l’énergie liée au spam. Et en tout, les internautes consacrent « 104 milliards d’heures par an » à le faire, précisent-ils. Autrement dit, supprimer ses spams et ses mails ne serait pas un geste vraiment écolo.

Vaut mieux limiter l’envoi de pièces jointes lourdes que supprimer ses mails

« L’idée de supprimer ses mails ne sert pas à grand-chose », précise Frédéric Bordage, fondateur de Green It, groupe d’experts indépendants sur le numérique auprès de TF1. « Ce sont (lors des) étapes d’écriture et de lecture des mails qu’on a le plus d’impact sur la planète », précise-t-il sur France Inter.

D’ailleurs, dans son dossier de presse consacré aux bons réflexes pour un numérique responsable, l’Ademe ne parlait pas de supprimer ses mails. En revanche, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie recommandait de se désabonner des newsletters non lues et de limiter l’envoi de pièces jointes lourdes.


 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.