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La cohabitation intergénérationnelle : une histoire de partage

La cohabitation intergénérationnelle, c’est une solution solidaire destinée aux jeunes et aux seniors. Pour les jeunes, notamment les étudiants, c’est une réponse à la crise du logement. Pour les seniors, c’est une façon d’éviter l’isolement.
Sommaire

Depuis le 24 novembre dernier, la loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (loi Elan) donne la possibilité à un senior de louer une chambre à un jeune. Cet arrangement est encadré par un contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire.

La cohabitation intergénérationnelle : une histoire de partage



Plus qu’un logement, un échange

La cohabitation intergénérationnelle est à différencier d’une simple colocation. Le but est effectivement de générer un échange. Le jeune bénéficie d’un logement à prix modeste, en échange de menus services rendus au senior qui l’héberge.

Qu’est-ce que le CIS ?

Le contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire (CIS) est établi pour une année scolaire (de septembre à mai/juin) entre les deux « cohabitants » et l’une des nombreuses associations existantes.

Le jeune ne verse pas un loyer, mais une contribution financière. C’est pourquoi les parties signent un contrat et non un bail. Le but n’est pas de générer un bénéfice financier, mais d’entrer dans une démarche solidaire.

Les impératifs du contrat sont :

  • une chambre de 9 m2 minimum ;
  • une modeste contribution financière versée par le jeune (214 €/mois en moyenne) ;
  • un accès libre aux espaces partagés tels que la cuisine et la salle de bain.

Le contrat, adapté au cas par cas, fait par ailleurs preuve d’une grande flexibilité. Il n’est pas applicable dans les cas suivants :

  • hébergement d’un jeune en résidence senior ou en Ehpad ;
  • colocation entre seniors.

Les règles de cohabitation

Le point commun à tous les contrats de cohabitation intergénérationnelle ? Apporter une présence bienveillante.

Selon les contrats, il est attendu que le jeune rende quelques services au senior, par exemple :

  • arroser les fleurs ;
  • faire les courses ;
  • sortir les poubelles ;
  • être présent auprès du senior un soir par semaine ;
  • etc.

Cependant, il est clairement stipulé que le jeune n’est pas le garde-malade du senior. Si un accompagnement plus important est nécessaire, une cohabitation intergénérationnelle n’est pas une alternative à la maison de retraite.

Si le jeune est disposé à dédier plus de temps à l’accompagnement du senior, sa contribution financière peut être réduite :

  • 50 à 100 € par mois pour deux à trois soirs de présence par semaine ;
  • 0 € par mois pour quatre soirs de présence par semaine et un week-end sur deux.



Quelles associations ?

Plusieurs réseaux d’associations s’occupent d’encadrer la cohabitation intergénérationnelle. Certaines mettent l’accent sur la mise en relation, d’autres sur la médiation. Nationales ou internationales, en voici quelques-unes :

Comment vivre en cohabitation intergénérationnelle ?

L’accompagnement d’une association est fourni moyennant une cotisation annuelle de 150 à 200 € (à verser par le jeune et par le senior à la signature du contrat), auxquels il convient d’ajouter d’éventuels frais de dossier de 30 €.

Pour les seniors

Le senior doit être âgé de plus de 60 ans et disposer d’une chambre à louer, ou à sous-louer, correspondant aux critères impératifs du CIS. En cas de sous-location, le senior doit informer son bailleur. Cependant, celui-ci n’a aucune autorité pour s’opposer à cette décision.

Il est possible de poster une annonce en ligne. Mais les seniors trouvent généralement plus sécurisant de passer par une association qui s’occupera de tout :

  • recherche, sélection, et présentation des candidats ;
  • assistance à la rédaction du contrat ;
  • médiation en cas d’indésirable.

Pour les jeunes

Sachant que les demandes recensées sont environ dix fois plus nombreuses que les offres, il est conseillé d’entrer en contact avec une association dès le mois de mars. Le dépôt des candidatures est ouvert à partir du mois d’avril, jusqu’à début septembre.

Il faut avoir moins de 30 ans pour prétendre à une cohabitation intergénérationnelle.

Les clés d’une cohabitation réussie

Recevoir un inconnu chez soi est un changement délicat, notamment pour une personne âgée. À l’inverse, vivre avec une personne âgée requiert une disposition d’esprit spéciale. Mais surtout, cet échange intergénérationnel peut s’avérer très riche. Des études prouvent que la relation entre deux générations éloignées est plus fluide qu’entre deux générations suivies.

Pour une cohabitation réussie, il est essentiel que :

  • la démarche soit volontaire ;
  • chacun respecte les règles établies ;
  • chacun fasse preuve de bon sens et de savoir-vivre (respect de l’intimité, tolérance, etc.) ;
  • une attention particulière soit portée à la gestion du temps, généralement très différente entre ces deux générations ;
  • chacun veille à faciliter le dialogue, avec bienveillance et un brin d’humour si besoin.