Arnaque au faux conseiller bancaire : voici comment réagir
Si l’arnaque au faux conseiller bancaire existe depuis plusieurs années, elle a véritablement pris de l’ampleur depuis 2022. Selon la plateforme cybermalveillance.gouv.fr, elle fait désormais partie des 10 fraudes les plus fréquentes.

C’est quoi l’arnaque au faux conseiller bancaire ?
La technique de l’arnaque au faux conseiller bancaire est malheureusement bien rodée. En règle générale, un escroc appelle sa victime en se faisant passer pour un conseiller bancaire ou un agent au service anti-fraude et indique avoir identifié une action suspecte sur le compte bancaire. Pour lutter contre cette fausse arnaque, le faux banquier demande à sa victime de lui indiquer les codes qu’elle a reçus par SMS ou lui fait réaliser des actions sur l’application bancaire.
Et c’est là que le piège se renferme. Ces codes ou actions permettent en réalité à l’escroc d’arnaquer sa victime, en faisant des achats grâce à sa carte bancaire, ou encore en effectuant un virement depuis son compte.
Notons que pour crédibiliser cette escroquerie, l’aigrefin dispose de véritables informations, comme le nom de la victime, son adresse, son numéro de carte bancaire ou encore son numéro de compte. De plus, dans certains cas, il peut également usurper le numéro de téléphone de la banque, voire envoyer un SMS préalablement à la victime pour l’informer qu’un conseiller va l’appeler pour un soupçon de paiement frauduleux.
Comment éviter cette escroquerie ?
Aucun conseiller bancaire ne vous demandera de communiquer des codes de confirmation, votre mot de passe ou encore d’accomplir une opération. « Il est tout à fait capable de bloquer » la fraude, précise à France Bleu, Jean-Jacques Latour, le directeur expertise cybersécurité pour la plateforme cybermalveillance.gouv.fr. S’il ne peut pas le faire, vous pouvez donc douter de sa véritable identité.
Autre astuce simple pour éviter cette arnaque : raccrochez et rappelez directement votre banque ou votre conseiller bancaire. Si la fraude est bien réelle, vous en aurez donc la confirmation. Et n’oubliez pas, si vous avez récemment été victime d’hameçonnage, une escroquerie qui permet de récupérer vos informations personnelles, sachez que ces données peuvent servir lors cette arnaque au faux conseiller bancaire.
Que faire si vous en êtes victime ?
Si vous faites partie des victimes, essayer de réagir le plus rapidement possible. Première étape : faire opposition à votre carte bancaire. Pour cela, vous pouvez appeler le numéro d’opposition de votre banque ou le service interbancaire d’opposition à la carte bancaire au 0 892 705 705 (numéro surtaxé).
Si l’escroc a accès à votre compte en ligne, pensez également à changer votre mot de passe ou à demander à votre banque de pouvoir le faire au plus vite. Il faut aussi conserver toutes les traces de cette escroquerie. Faites donc des captures d’écran de votre journal d’appel ou conservez les SMS.
Les deux dernières étapes : porter plainte en gendarmerie ou dans un commissariat de police et alerter la banque des virements et des paiements frauduleux.
La banque doit-elle vous rembourser ?
La règlementation française est plutôt protectrice pour les victimes : la banque doit rembourser les sommes volées sous un jour ouvré, sauf si la victime a fait preuve de négligence grave. Votre banque estime que vous êtes entièrement responsable de cette arnaque et refuse de vous rembourser ? Commencez par prendre rendez-vous avec votre conseiller bancaire pour trouver une solution à l’amiable.
Cette solution ne marche pas ? Vous pouvez faire appel à un médiateur bancaire. Cet intermédiaire va essayer de résoudre le litige. Vous êtes toujours dans une impasse ? Rapprochez-vous d’une association de défense des consommateurs comme l’UFC-Que Choisir ou l’Adecic (Association de défense, d’éducation et d’information du consommateur).
Et si malgré ces tentatives, la banque rechigne à vous rembourser, vous pouvez porter l’affaire en justice. À titre d’exemple, en mars 2023, la cour d’appel de Versailles a condamné BNP Paribas à rembourser la somme de 54 500 euros à un client victime d’un faux conseiller bancaire.