Carburants : nouvel affichage des prix en station-service
Depuis le 7 décembre 2020, le prix du carburant s’affiche différemment dans votre station-service. Le prix au litre (€/L) subsiste, mais une indication supplémentaire apparaît, le prix au 100 km : €/100 km.
Affichage européen harmonisé
Cette nouveauté provient de la mise en application du règlement d’exécution européen n°2018/732, pris dans le cadre de la directive 2014/94/UE, visant un nouvel affichage harmonisé des carburants alternatifs.
Ce prix affiché tient compte du prix au litre du carburant considéré, multiplié par la consommation attendue des véhicules, corrigé de données sur la teneur énergétique du carburant et l’efficacité énergétique des technologies respectives.
L’objectif est de sensibiliser l’acheteur aux répercussions de chaque carburant sur le taux d’émission de CO2 et autres polluants, au-delà de son simple prix d’achat en station.
Quant à la consommation attendue, elle est désormais issue de procédures d’essais plus encadrées et plus strictes qui aboutissent à une consommation au 100 km plus réaliste. Par contre, cette consommation indicative ne prend pas en compte les options de mélanges de biocarburants avec d’autres. Les États membres sont donc invités à utiliser leurs propres données et à les intégrer aux calculs.
Nouveaux prix affichés en station-service
Concrètement, pour faciliter la comparaison entre les différentes énergies, les véhicules retenus devront être de masse et de puissance comparables.
Exemple pour l’essence :
Nouveau prix affiché en station, €/100 km
En complément du prix au litre affiché habituellement, €/L
=
Moyenne de la consommation
Des trois véhicules « essence » les plus vendus l’année précédente
(Corrigée de l’efficacité énergétique des technologies)
x
Prix moyen de l’essence
Sur les trois derniers mois écoulés
(Corrigé de la teneur énergétique de l’essence)
Des outils en ligne sont disponibles pour effectuer les différentes simulations, ils fournissent toutes les datas relatives aux modèles de véhicules existants pour faciliter le calcul ci-dessus et permettre l’insertion de datas supplémentaires correctives.
Réduction de l'utilisation des énergies fossiles
Fin 2017 déjà, le Sénat votait le projet de loi n° 2017-1839 qui mettait fin à la recherche et l’exploitation d’hydrocarbure et supprimait toute possibilité d’attribution de nouveaux permis de recherche d’énergies fossiles et qui limitait le renouvellement des exploitations existantes à 2040.
Les États se sont donc engagés dans une politique globale visant à réduire l’utilisation des énergies fossiles dans le quotidien des citoyens et à orienter les consommateurs vers des moyens de mobilité moins polluants.
Les entreprises sont déjà soumises à des contraintes en ce sens si elles disposent d’un parc de plus de 100 véhicules. Selon la Loi d'orientation des mobilités (LOM) promulguée fin 2019, elles doivent renouveler le parc par des véhicules à faibles émissions : 10 % en 2021 et jusqu'à 50 % en 2030. Idem pour les véhicules utilitaires légers à partir de 2023.
Le « tout diesel » touche à sa fin, notamment avec l’arrivée de nouvelles mesures visant à restreindre sa circulation, voire à lui interdire l’accès à certains centres-ville.
L’arrivée des nouveaux affichages en station incitera sans doute les acheteurs à envisager les nouvelles énergies propres : électricité, hydrogène, gaz naturel. Ils seront en capacité de renouveler leur achat en comparant le coût global des véhicules : coût d’acquisition + coût d’usage.
