Crédit immobilier : les refus en forte hausse
Les courtiers n’ont jamais connu cela. Les dossiers refusés ont doublé, voire triplé en seulement un an. Les banques sont ainsi de plus en plus sélectives dans l’octroi de crédit immobilier. Deux principales raisons expliquent cette méfiance : les conseils du Haut conseil de stabilité financière (HCSF) et la crise sanitaire.
Crédit immobilier : moins de 33 % d’endettement
En décembre 2019, le Haut conseil de stabilité financière (HCSF) recommandait aux banques de faire preuve de prudence et de respecter deux critères : la durée du crédit (pas plus de 25 ans) et le taux de remboursement (moins de 33 % des revenus). Car comme le note le HCSF, depuis 2017, le crédit immobilier représente environ 80 % de l’endettement des ménages français. L’objectif étant que « le bon financement de l’économie se fasse sans prise de risque excessive », expliquait l’an dernier Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie.
Ainsi, en 2019 plus d’un million de transactions immobilières se sont déroulées. Selon l’Observatoire des crédits, ces mesures auraient empêché entre 100 000 et 130 000 ménages d’accéder à la propriété cette année.
Les demandes de prêts aussi touchées par l'épidémie de Covid-19
La crise sanitaire peut également pénaliser les Français qui demandent un crédit immobilier. Les salariés des secteurs les plus touchés, comme la restauration, l’hôtellerie ou le tourisme, ont quelques difficultés à faire accepter leur projet. Car l’un des critères pour l’octroi d’un prêt reste la sécurité de l’emploi. Les banques peuvent notamment leur demander d’attendre quelques mois, avant de pouvoir accepter leur dossier.
Les primo-accédants sans apport et les seniors peuvent aussi connaître des refus. En cause : le niveau assez bas du taux d’usure (2,68 %). Dans certains cas, le taux effectif (qui comprend le taux du crédit et tous les autres frais liés) peut être plus élevé que le taux d’usure. Et cela est interdit.
Comment passer du refus à l'acceptation de son dossier ?
En cas de refus de prêt, certains ajustements peuvent être réalisés. Les emprunteurs peuvent se faire prêter de l’argent par leur famille. En effet, parfois 10 000 euros d’apport suffisent pour que le dossier soit approuvé.
Ceux qui ont déjà un crédit peuvent le rembourser par anticipation ou allonger la durée de leur emprunt. Le but ? Rester sous le seuil des 33 % du taux d’endettement.
Enfin, les employés qui bénéficient du dispositif de chômage partiel peuvent attendre la reprise de leur activité pour se relancer dans les démarches.