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Grande distribution : une adresse email permet de signaler les prix trop bas

Si les consommateurs guettent souvent les bonnes affaires, certaines peuvent paraître trop alléchantes et ne pas couvrir les coûts de production. Il est désormais possible de les signaler via une adresse mail.
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Entre l’industrie agroalimentaire et la grande distribution, l’entente n’est pas au beau fixe et la guerre des prix fait rage. Dans ce contexte, le gouvernement a décidé de lancer une adresse mail, [email protected], pour signaler les prix jugés trop bas par rapport aux coûts de production, et le mauvais étiquetage. Elle s’accompagne également d’un renforcement des contrôles de la répression des fraudes.

Grande distribution : une adresse email permet de signaler les prix trop bas

Des tensions entre l’industrie agroalimentaire et la grande distribution

Tous les ans, les acteurs de l’agroalimentaire (producteurs, industriels et distributeurs) se réunissent pour mener des négociations commerciales. À l’approche de la clôture prévue le 1er mars, le débat est houleux. Et pour cause, la pandémie mondiale a entraîné d’un côté une envolée des prix des matières premières et donc la hausse des coûts de production. De l’autre, les Français ont vu leur pouvoir d’achat affecté et deviennent plus exigeants sur le tarif des produits qu’ils achètent.

En conséquence, la grande distribution requiert une baisse des prix pour améliorer encore l’attractivité, en hausse de plus de 6 % depuis la fermeture des restaurants. Mais les producteurs ne peuvent pas suivre, bien au contraire. Dans un communiqué, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, et la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, sollicitent une prise de conscience collective, « notamment sur la nécessité de prendre en compte des hausses de coûts de productions agricoles ».

Comment dénoncer les prix trop bas ?

En France, une loi existe afin de protéger les revenus des producteurs : la loi EGalim, promulguée en 2018. Cependant, le gouvernement a récemment reconnu qu’elle n’avait pas tenu ses objectifs. « Par ailleurs, certains comportements interrogent quant à leur conformité à la loi », rapportent les ministres. Face à ce constat, ils ont décidé de mettre en place une adresse mail, [email protected], qui permet aux consommateurs de signaler les prix bas ne couvrant pas les coûts de production, ou les problèmes d’étiquetage. L’objectif est de cibler les produits qui ne rémunèrent pas justement les producteurs.

En plein débat, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a alerté le gouvernement et dénoncé des « demandes de baisses de tarifs inacceptables » de la part de la grande distribution. Dans le même temps, elle salue la création de cette adresse et le renforcement des contrôles, qui révéleront les abus et les dérives mettant en péril l’agriculture française.

La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a d’ores et déjà renforcé les contrôles. Depuis fin janvier, près de 200 ont été réalisés alors que les négociations commerciales battent leur plein.