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La vidéosurveillance sera expérimentée dans les abattoirs volontaires

L’installation obligatoire de caméras dans les abattoirs a finalement été remplacée dans le projet de loi agriculture et alimentation au profit d’une expérimentation sur 2 ans pour les entreprises volontaires. Qu’en est-il ?
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Dans la nuit du dimanche 27 mai 2018, les députés ont finalement voté pour l’expérimentation de la vidéosurveillance dans les abattoirs qui seront volontaires. C’est un amendement de Loïc Dombreval (LREM) qui a été adopté, tandis que celui d’Olivier Falorni qui voulait rendre les caméras obligatoires a définitivement été écarté. Un point sur la situation.

La vidéosurveillance sera expérimentée dans les abattoirs volontaires


Une démarche volontaire plutôt qu’obligatoire

Pour le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert, cet amendement est un bon « compromis ». « Je préfère que les inspecteurs vétérinaires accompagnent et (le cas échéant) sanctionnent plutôt que les installer derrière des écrans vidéos », a-t-il expliqué.

Cette mesure est plutôt cohérente avec la direction que le ministre avait souhaité prendre fin janvier dernier après l’abandon de l’amendement du député Olivier Falorni qui visait à rendre obligatoire le contrôle vidéo dans les abattoirs. Mr Travert avait alors déclaré : « Le travail que je souhaite mener, c’est à la fois renforcer les contrôles, mais aussi faire en sorte de mieux accompagner et mieux former celles et ceux qui font le travail, c’est comme cela que nous réussirons à enrayer cette maltraitance animale ».

L’amendement voté a été porté par Loïc Dombreval (LREM) et s’intègre au projet de loi agriculture et alimentation. Il prévoit que des expérimentations soient menées sur 2 ans, au sein des abattoirs qui se portent volontaires, en installant la vidéosurveillance aux postes de saignée et de mise à mort des animaux. Les enregistrements pourront être consultés en interne par le personnel et par les services vétérinaires.

Les avis restent partagés

Après la diffusion par l’association L214 de vidéos montrant des images choquantes de bêtes maltraitées il y a 3 ans, une commission d’enquête avait été mandatée en 2016 pour faire un état des lieux des pratiques et des contrôles en abattoir avec à sa tête Olivier Falorni, député non-inscrit.

L’amendement qu’il avait proposé pour rendre obligatoire la vidéosurveillance dans les abattoirs avait été voté en janvier 2017, puis retiré du projet de loi agriculture et alimentation. Pour Mr Falorni, le vote de « l’expérimentation volontaire » « est un rideau de fumée grotesque ».

Au sein même du groupe LREM, Aurore Bergé, députée des Yvelines, aurait souhaité des mesures plus strictes. « La transparence rétablit la confiance », a-t-elle déclaré après le vote de dimanche soir. « Nous avons pris un engagement et nous devons nous y tenir », a-t-elle ajouté, rappelant ainsi l’engagement d’Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle. Il avait en effet promis la mise en place de caméras dans les abattoirs.

Sur le compte Tweeter du groupe LREM, on pouvait lire en revanche : « Face à des vidéos d’abattoirs isolées, mais qui nous heurtent tous, nous défendons une solution équilibrée pour le bien-être animal : formation et sensibilisation plutôt que stigmatisation d’une profession ».

Des sanctions plus lourdes en cas de maltraitance animale

Le projet de loi de Stéphane Travert prévoit l’alourdissement des sanctions pour les auteurs de mauvais traitements sur les animaux. Désormais, la peine encourue est d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Un nouveau délit vient également d’être créé visant particulièrement les mauvais traitements des bêtes dans les transports et les abattoirs.

Enfin, une personne désignée devra veiller au respect de l’animal en abattoir et les salariés lanceurs d’alerte devraient être mieux protégés.