Pourquoi les chaudières à gaz ne seront-elles pas interdites ?
Virage à 180 degrés. Alors que le gouvernement avait annoncé l’interdiction des chaudières à gaz à l’horizon 2026, Emmanuel Macron a finalement expliqué lors de son interview accordée aux 20h de TF1 et France 2 qu’il n’était pas possible de « laisser nos compatriotes sans solutions ».

Pourquoi le gouvernement ne veut-il plus interdire les chaudières à gaz ?
Car pour rappel, selon une étude Voltalis publiée en 2020, 11 millions de foyers possèdent une chaudière à gaz. Le hic ? Ces appareils sont énergivores. En effet, selon le cabinet de conseil Carbone 4, les chaudières émettraient 4 à 5 fois plus de gaz à effet de serre par rapport à une pompe à chaleur. En comparaison avec un chauffage électrique, ce serait près de 35 % supplémentaire.
Pour réduire les émissions de CO2 dans les logements, le gouvernement a donc envisagé de les interdire. Une proposition qui a notamment été combattue par Jean-Christophe Repon, le président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). Cela risque « de faire disparaître une filière d’excellence française », affirmait-il dans le journal L’Opinion le 13 juin.
De même, l’UFC-Que Choisir parlait « d’un projet bancal, qui ne tient pas compte des réalités du terrain ». Dans une vaste enquête parue en 2021, l’association de défense des consommateurs précisait que les chaudières à gaz coûtaient en moyenne 3 fois moins cher que les pompes à chaleur air-eau. Leur interdiction risquerait d’entraîner des « arnaques à grande échelle », ajoutait-elle.
Les aides pour installer ce mode de chauffage bientôt supprimées ?
Mais attention, si leur interdiction n’est plus à l’ordre du jour, le gouvernement veut toujours inciter les ménages à ne plus installer ce mode de chauffage ? « Nous allons supprimer les aides qui subsistaient et jouer sur les incitations à recourir aux autres solutions de chauffage », a expliqué un membre du gouvernement aux Échos.
Notamment dans le viseur : l’éco-PTZ qui permet d’obtenir un prêt sans intérêts et la fin du taux de TVA réduit à 5,5 % pour l’installation de ces appareils. Selon Capital qui cite l’entreprise Effy, la TVA pourrait être remontée à 10 %, voire à 20 %. Cela augmenterait donc automatiquement la facture.
De son côté, Emmanuel Macron a parlé de nouvelles aides pour « accompagner les ménages » à acquérir des pompes à chaleur, sans toutefois rentrer dans les détails. Il a également manifesté son souhait de « tripler leur production » dans notre pays.