Passées À venir

Rénovation énergétique : pourquoi les aides ont-elles baissé depuis le 1er mai ?

Depuis le 1er mai, les ménages qui souhaitent rénover leur logement ont un reste à charge plus élevé. Explications.
Sommaire

Les Français souhaitant effectuer certains travaux de rénovation énergétique doivent mettre un peu plus la main à la poche. En effet, les primes issues des certificats d’économie d’énergie (CEE), qui est l’une des deux aides principales avec MaPrimeRénov, sont diminuées depuis le 1er mai.

Rénovation énergétique : pourquoi les aides ont-elles baissé depuis le 1er mai ?

Travaux d’isolation : les aides peuvent diminuer en moyenne jusqu’à 58 %

Ainsi, comme le précise Hellio, spécialiste en maitrise de l’énergie, la nouvelle prime de CEE pour faire des travaux d’isolation des planchers bas est en moyenne de 4,32 € du m². C’est une baisse moyenne de 32 %. Pour l’isolation des murs, la prime a diminué en moyenne de 58 % pour les logements chauffés au combustible et de 33 % pour les habitations chauffées à l’électricité. Enfin, pour l’isolation des toitures-terrasses, c’est en moyenne – 26 % et pour l’isolation des réseaux d’eau chaude sanitaire, - 21 %.

À titre d’exemple, pour une maison individuelle de 80 m² en Charente-Maritime, chauffée à l’électricité et dont la surface des murs à isoler fait 140 m² :

  • l’aide pour l’isolation des planchers bas a diminué depuis le 1er mai 2022 de 181 € (572 € auparavant, contre 391 € à l’heure actuelle) ;
  • la prime d’isolation des murs est passée depuis ce dimanche de 1 540 € à 1 001 €, soit une baisse de 539 €.

C’est « une baisse paradoxale qui intervient au moment où la maitrise de l’énergie n’a jamais été aussi cruciale pour lutter contre la précarité, le réchauffement climatique et la hausse des prix de l’énergie », explique Marina Offel, responsable des affaires publiques et juridiques du groupe Hellio.

Rénovation énergétique : pourquoi les aides ont-elles baissé ?

Deux principaux facteurs expliquent cette diminution des aides. Déjà, il faut rappeler que les certificats d’économie d’énergie sont un dispositif assez complexe. Lancés à partir du 1er juillet 2006, ils obligent les fournisseurs d’énergie (EDF, Engie, TotalEnergies, Eni, etc.) à financer une partie des travaux de rénovation énergétique des Français. Et s’ils ne remplissent pas les objectifs fixés par le gouvernement, ils reçoivent des amendes financières.

Or, de temps en temps, l’État modifie la réglementation en vigueur pour prioriser certaines économies d’énergie ou encore pour éviter les arnaques, comme certaines offres d’isolation à 1 €. Et c’est pour cela que les aides sur l’isolation sont réduites depuis le 1er mai.

Certains fournisseurs ont acheté plus de certificats que prévu

De plus, depuis le 1er janvier 2022, une nouvelle période d’obligation pour les fournisseurs a commencé, avec comme à chaque fois de nouveaux objectifs. Or, ces dernières années, nombre d’entre eux ont acheté plus de certificats que prévu. Ils « peuvent donc se permettre de ralentir un peu le rythme tout en restant dans les objectifs fixés par le gouvernement », a expliqué auprès de La Croix Danyel Dubreuil, le porte-parole de l’initiative Rénovons !

Et le montant de la prime dépend également des prix unitaires des certificats d’économie d’énergie. Conséquence : si la demande diminue, les prix des aides de CEE baissent également et cela augmente donc le coût des travaux pour les particuliers.


Comment réduire le reste à charge des ménages ?

Alors, pour faire repartir les aides de CEE à la hausse et ainsi permettre aux ménages d’avoir un reste à payer plus faible, les professionnels du secteur estiment qu’il faudrait augmenter les objectifs fixés aux fournisseurs d’énergie. C’est d’ailleurs l’une des pistes privilégiées par le ministère du Logement actuellement.

Cependant, nouveau mandat présidentiel oblige, ce sera au nouveau gouvernement de prendre cette décision.