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Taxe foncière 2022 : une hausse de plus de 10 % dans certaines villes

Alors que la taxe foncière a fortement grimpé en une décennie, certaines villes ont déjà annoncé que cet impôt local augmenterait encore cette année. Comptez jusqu’à + 15 %.
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Ces dernières années, la taxe foncière a flambé. Ainsi, entre 2010 et 2020, cet impôt local a grimpé en moyenne de 27,9 % en France, selon l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI). À titre de comparaison, c’est une hausse 3 fois plus élevée que les loyers (+ 9,7 %). Et cette année 2022 ne devrait pas faire exception : les propriétaires doivent s’attendre à une nouvelle augmentation.

Taxe foncière 2022 : une hausse de plus de 10 % dans certaines villes

Une augmentation record des valeurs locatives cadastrales

Pour rappel, la taxe foncière est calculée en fonction des taux votés par les collectivités territoriales et des valeurs locatives cadastrales, c’est-à-dire le montant du loyer théorique. Or depuis 2018, les valeurs cadastrales sont réévaluées chaque année en tenant compte de l’évolution de l’Indice des prix à la consommation harmonisée (IPCH). Autrement dit, plus l’inflation est forte, plus la taxe foncière va augmenter.

Ainsi, alors qu’en 2021 la hausse des valeurs cadastrales avait été de 0,2 % ; cette année, l’augmentation sera plus importante : + 3,4 %, un record depuis 33 ans.

Taxe foncière : + 14 % à Marseille, + 15 % à Tours…

Et à cela s’ajoute donc une possible augmentation des taux votés par les collectivités territoriales. Par exemple, à Marseille, les élus ont voté en faveur d’une hausse du taux de 5,47 points. Ainsi, les propriétaires vont voir leur taxe foncière bondir de 14 %. Et ce ne seront pas les seuls à devoir mettre un peu plus la main à la poche. Ainsi, à Strasbourg, c’est + 12,6 % et à Tours, + 15 %.

Les propriétaires nantais devraient voir de leur côté la taxe foncière 2022 grimper de 11,5 %, précise l’UNPI (union nationale des propriétaires immobiliers) auprès du Figaro.

Pourquoi les communes augmentent-elles leurs taux ?

Mais d’ailleurs, quelles sont les raisons invoquées pour expliquer cette augmentation des taux ? Certaines parlent d’une hausse de leurs dépenses en raison de la crise sanitaire. Tandis que d’autres mettent en avant l’ardoise laissée par la précédente équipe municipale.

Parmi les autres justifications : les investissements dans la transition énergétique, l’augmentation des taux d’intérêt qui impacte les communes ayant emprunté à des taux révisables ou encore le désengagement de l’État. Car si le gouvernement a stabilisé la DGF (dotation globale de fonctionnement), qui est la principale dotation de l’État aux collectivités, cela se traduit par « une perte de pouvoir d’achat pour les communes », car elle ne tient « pas compte de l’inflation », expliquait en décembre 2021 l’association Villes de France.

En revanche, concernant la suppression progressive de la taxe d’habitation sur les résidences principales, elle reste indolore à l’heure actuelle pour les communes. En effet, l’État compense encore cette année la perte des recettes liées à la disparition de cet impôt local.


Les propriétaires ont payé en 2020 35,3 milliards d’euros

En tout, selon les chiffres de l’Observatoire national des taxes foncières sur les propriétés bâties parues en octobre 2021, les propriétaires ont payé, en 2020, 35,3 milliards d’euros de taxe foncière sur les propriétés bâties. Cela représente environ « le tiers des recettes fiscales directes des collectivités locales », ajoute l’organisme.

À titre de comparaison, en 2015, les recettes de cet impôt local s’élevaient à 30,4 milliards d’euros et en 2010 à 23,5 milliards d’euros.