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Congé respiration : une pause bénéfique pour les salariés et l'entreprise

Toujours plus vite, toujours plus productif ? Pas forcément. Certaines entreprises adoptent le congé respiration pour donner aux salariés le temps de respirer et progresser.
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Un nouveau congé semble avoir fait son apparition : le congé respiration. Dans un monde professionnel qui change constamment et requiert d’être réactif, le fait de s’absenter de son poste n’est pas toujours bien vu. Et pourtant, les congés sabbatiques présentent de nombreux avantages tels que la rétention des employés. On vous en dit plus.

Congé respiration : une pause bénéfique pour les salariés et l’entreprise



Que recouvre le concept de congé respiration ?

Quelles sont les origines du congé respiration ?

L’inspiration du congé respiration serait la Silicon Valley. En effet, les entreprises high tech avaient dans l’idée de proposer à leurs salariés un congé sabbatique. L’objectif était de leur permettre prendre du temps pour eux et de retourner à leur poste épanouis et motivés.

En France, le congé respiration a été lancé en 2021 par la société Orange. L’entreprise s’est rendu compte que les employés qui travaillaient depuis dix ans ou plus chez Orange manifestaient une sorte de lassitude et se posaient des questions sur leur avenir professionnel.

Afin d’éviter des démissions et des burn-out, Orange a décidé d’instaurer ce congé pouvant durer de 3 mois à un an.

Comment fonctionne ce congé ?

Selon les entreprises et leurs conditions, ce congé permet aux salariés de prendre plusieurs semaines, plusieurs mois voire un an pour se consacrer à un projet de leur choix. Important : ce congé est rémunéré (à partir de 50 % du salaire de l’employé, selon les entreprises). Au terme de ce congé respiration, le salarié retrouve un poste équivalent.

Pendant ce congé, le salarié peut se concentrer sur une activité extra-professionnelle. Il peut s’agir de coaching, d’une formation, d’un mécénat, d’un projet humanitaire…

Le congé respiration normalise le fait de prendre du temps pour soi, il s’intègre dans le parcours collaborateur au sein de l’entreprise. Cela a pour effet de changer la perception des absences et notamment du congé maternité ou paternité.




Quel est l’intérêt de ce congé pour les entreprises ?

En accordant aux employés la possibilité d’avoir d’autres centres d’intérêt et de progresser et en veillant à leur bien-être et à leur équilibre mental, les entreprises leur permettent d’être plus épanouis. Faire une pause permet aussi de remotiver les salariés et d’éviter la lassitude et le désengagement. Ce type d’opportunité est crucial à l’heure actuelle. En effet, la réforme des retraites a eu un impact sur la motivation des Français à travailler : 7 personnes sur 10 déclarent avoir peur de ne pas tenir jusqu’à la retraite (baromètre d’Empreinte Humaine).

Par ailleurs, à leur retour de congé, les employés peuvent avoir pris du recul sur leurs missions et avoir trouvé de nouvelles idées et de nouvelles approches pour faire progresser l’entreprise.

Autre avantage : la marque employeur est renforcée, de même que la fidélisation des employés. Les salariés sont heureux de travailler dans une entreprise attentive à leurs besoins et ils deviennent ambassadeurs de l’entreprise en la recommandant autour d’eux. La société développe sa réputation et est perçue comme humaine.

Cela nous amène au dernier argument : celui du recrutement. Une entreprise avec une image positive et qui offre de tels avantages à ses salariés attire les talents. Vous pourrez ainsi vous distinguer de la concurrence et recruter des hauts potentiels.

Bien entendu, ce congé peut créer des vocations. Les personnes explorant de nouvelles activités peuvent partir. Cependant, cela veut dire que l’entreprise ne conserve que les salariés motivés et étant réellement à la place qui leur correspond. Les salariés qui quittent l’entreprise repartent avec une belle expérience et deviennent des ambassadeurs.

Congé respiration : une pause bénéfique pour les salariés et l’entreprise

Un congé pour permettre aux salariés de faire une pause

Comment réussir à mettre en place le système de congé respiration ?

Les RH sont fortement impliquées dans le déploiement du congé respiration. Le service des ressources humaines doit être l’écoute des besoins des salariés et des potentielles solutions pour améliorer leur équilibre. Les RH et l’entreprise peuvent tester certaines de ces solutions et observer si oui ou non, elles sont adoptées par les employés et répondent aux besoins soulevés.

Il est impératif d’organiser le processus de demande et prise de congé. Afin de faciliter la mise en place du congé respiration, les salariés doivent comprendre facilement comment il fonctionne, s’ils y ont droit et comment le demander. Par exemple, chez PayPal, le congé peut être pris depuis l’outil de gestion RH.

La communication autour du congé doit être fluide, elle doit normaliser la prise de congé. En effet, si le congé est mis en place, mais que les salariés n’osent pas le demander, de peur d’être jugés, ce n’est pas viable.

Quelles sont les conditions à remplir pour bénéficier du congé respiration ?

Ici encore, les conditions varient selon la société. Dans le cas d’Orange, le concept dérivant d’un effet de lassitude, le congé est accessible aux salariés ayant au moins 10 ans d’ancienneté. Chez Accenture, il faut au moins 5 ans d’ancienneté.

Ensuite, tous les projets ne sont pas forcément acceptés. Orange approuve les projets qui permettent l’évolution des salariés vers des postes plus stratégiques et qui représentent une valeur ajoutée. Les activités extra-professionnelles peuvent donc être une formation (en lien ou non avec le poste occupé), une activité associative, une activité de formateur dans des établissements scolaires ou des structures accueillant du public ou bien le développement d’une PME.

Pour que le salarié puisse se lancer, son dossier doit être validé à la fois par le service des ressources humaines et par les managers qui suivront le projet pendant le congé respiration.

Quelles sont les autres options de congé possibles pour les salariés ?

Il existe d’autres types de congés pour respirer et faire une pause professionnelle. Par exemple, le congé sabbatique suspend le contrat de travail pour que le salarié se repose ou exerce une autre activité. Ce type de congé n’est pas rémunéré, mais garantit de retrouver sa place dans l’entreprise. Le congé sans solde (donc non payé) permet également de faire une pause sans perdre son emploi.

D’autres congés existent tels que le congé pour engagement associatif, le congé de recherche, le congé d’enseignement, ou encore le projet de transition professionnelle qui permet d’acquérir de nouvelles compétences.

Quelles sont les entreprises qui ont adopté le congé respiration ?

Comme nous le mentionnions au début de cet article, Orange propose le congé respiration aux salariés qui remplissent les conditions fixées.

Google a mis en place le « Google Sabbatical » qui permet aux employés de prendre plusieurs mois de congés payés afin de développer des projets personnels. De la même manière, Facebook a créé le « Facebook Career Break ».

De son côté, PayPal offre, tous les cinq ans, quatre semaines consécutives aux salariés pour leur donner le temps de respirer après une expérience professionnelle.

Ce ne sont que quelques exemples, de plus en plus d’entreprises déploient des congés similaires.

 

Si les conditions du congé sabbatique sont fixées par la loi (ancienneté de 36 mois, par exemple), celles du congé respiration varient selon les entreprises. Par ailleurs, le congé sabbatique n’est pas rémunéré alors que le congé respiration l’est.

Les employés d’Orange pouvant demander un congé respiration sont ceux justifiant d’au moins 10 ans d’ancienneté. Par ailleurs, les places disponibles par an sont actuellement au nombre de 250 par an, même s’il est prévu qu’elles augmentent à 1000.

Le congé respiration doit être validé par les RH et l’employeur. Il n’est donc pas seulement question de donner un préavis, il faut aussi monter un dossier qui doit ensuite être approuvé.

Redacteur
Coline

Rédactrice, traductrice, journaliste, j’aime jouer avec les mots pour informer, émouvoir et aider les lecteurs. Au cours de ma carrière, j’ai travaillé dans les secteurs des télécommunications, de la santé, du tourisme, de l’audiovisuel, du marketing et des démarches administratives. Peu importe le sujet, le plus important pour moi, c’est de produire un contenu utile et agréable qui va réellement servir aux gens et répondre à leur besoin.