100 % santé : un accès aux soins facilité, mais des cotisations en hausse pour les seniors
Lancé pour garantir un accès aux soins sans reste à charge, le dispositif 100 % santé a permis à des milliers de seniors de mieux se soigner. Mais il s’accompagne d’une envolée des cotisations de complémentaire santé, qui pèse lourdement sur le budget des retraités. Décryptage d’un paradoxe.
Le 100 % santé : une avancée majeure pour l’accès aux soins
Depuis 2019, le gouvernement a mis en place la réforme 100 % santé avec un objectif clair : permettre à tous les Français, et en particulier aux plus fragiles, d’accéder à des soins essentiels sans reste à charge. Les prothèses dentaires, les lunettes et les appareils auditifs sont désormais intégralement pris en charge, à condition de souscrire à une complémentaire santé dite « responsable ».
Pour les seniors, cette réforme a été une bouffée d’oxygène. Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), la consommation de soins dentaires et d’audiologie a bondi.
Un effet secondaire inattendu : la flambée des cotisations
Mais cette avancée a un revers : la hausse des cotisations des complémentaires santé, qui financent une part croissante de ces remboursements. En transférant une partie du coût des soins vers les organismes complémentaires, la réforme a mécaniquement augmenté leurs dépenses. Selon la Mutualité française, le surcoût généré par le 100 % santé a atteint 2,2 milliards d’euros en 2021, soit une augmentation de 30 % par rapport à l’année précédente.
Les seniors, qui sont les plus grands consommateurs des soins concernés, sont donc les premiers touchés. Entre 2019 et 2021, la cotisation moyenne d’un assuré de 85 ans est passée de 130 à 146 euros par mois (+ 12 %). Pour les 75 ans, la hausse est de 11 %, et de 7 % pour les 60 ans. Certains contrats seniors dépassent désormais les 200 euros mensuels.
Quelles solutions pour les seniors ?
Face à cette situation, quelques pistes existent pour limiter l’impact sur le budget des retraités :
- comparer régulièrement les offres : la résiliation infra-annuelle permet de changer de complémentaire à tout moment après un an de contrat ;
- adapter ses garanties : choisir des niveaux de couverture en fonction de ses besoins réels, quitte à renoncer à certains services superflus ;
- regrouper les contrats familiaux : certaines mutuelles proposent des tarifs avantageux pour les couples ou les familles ;
- vérifier son éligibilité à la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) : destinée aux revenus modestes, elle peut alléger considérablement la facture.