Passées À venir

Alzheimer : la conduite est désormais interdite « dès les premiers signes »

Les personnes atteintes d’Alzheimer au stade 3 sur l’échelle de Reisberg ne peuvent désormais plus conduire. L’association France Alzheimer estime que cette évolution arrive trop tôt.
Sommaire

C’est un changement qui concerne près d’un million de Français. En effet, un arrêté publié au Journal officiel ce dimanche 3 avril met à jour la liste des maladies incompatibles avec le fait de conduire. Et le texte stipule que la conduite n’est pas compatible avec « les pathologies neuro-évolutives type maladie d’Alzheimer et maladies apparentées. »

Alzheimer : la conduite est désormais interdite « dès les premiers signes »

Les malades d’Alzheimer ne pourront plus conduire « dès l’apparition d’un déclin cognitif »

Ainsi, le site de la Sécurité routière précise que l’incompatibilité à conduire doit être déclarée « dès l’apparition d’un déclin cognitif ». Autrement dit, les malades qui ont atteint le stade 3 sur l’échelle de Reisberg ne pourront plus prendre le volant.

Concrètement, si l’on se fie au site de l’Alzheimer’s association, il s’agit des patients qui ont des difficultés à trouver le bon mot, à se souvenir des personnes qu’elles ont récemment rencontrées, qui oublient ce qu’elles viennent de lire, qui ont des difficultés à réaliser des tâches professionnelles, qui rangent au mauvais endroit leur objet de valeur ou qui les perdent et qui présentent des difficultés à s’organiser ou à planifier leur journée.

Le permis de conduire ne leur sera plus délivré ni renouvelé

Dans le détail, les personnes concernées ne pourront plus se voir délivrer de permis de conduire et ne pourront plus le renouveler. Et celles qui continueraient à conduire risquent de ne pas être couvertes par leur assurance en cas d’accident.

« Les conducteurs atteints des affections référencées dans l’arrêté doivent solliciter l’avis d’un médecin agréé s’ils souhaitent continuer à conduire », indique d’ailleurs le site de la Sécurité routière.

Le directeur général de France Alzheimer est « surpris » par le texte

Interrogé sur France Info, Benoît Durand, le directeur général de France Alzheimer s’est dit « surpris » par cet arrêté. « On nous a commandé une étude sur la mobilité et notamment sur la problématique de la conduite automobile, qui dure depuis un an et dont les conclusions devraient arriver dans quelques mois », explique-t-il, avant de se demander : « qui va prendre la responsabilité ? Qui prend la décision (de l’incapacité du malade à conduire) ? Le médecin généraliste ? Le neurologue ? »

Car comme il le précise, il peut y avoir un délai de 12 à 18 mois entre le médecin de ville qui prédiagnostic une éventuelle maladie d’Alzheimer et le diagnostic du neurologue. « Qu’est-ce qui se passe durant cette période d’attente ? » se questionne-t-il.


Du changement aussi pour les diabétiques

Notons également que cet arrêté assouplit certaines règles. Ainsi, les personnes diabétiques et « dont le traitement ne génère pas de risque d’hypoglycémie » ne sont plus soumises au contrôle médical obligatoire pour conduire un véhicule léger.

Enfin, les personnes qui ont un handicap auditif profond peuvent désormais passer leur permis poids lourds.