Coupure d'électricité : devez-vous continuer à travailler pendant la panne ?

La France est sous la menace de délestages, c’est-à-dire de coupures de courant temporaires, qui ne pourront excéder 2 heures. Cette durée est suffisante pour poser problème au travail, que les salariés exercent leur activité à domicile ou au sein d’une entreprise. Le délestage risque ainsi de perturber l’organisation de leur journée, voire même de l’interrompre complètement. Employeurs et salariés devront alors s’adapter. Seront-ils dans l’obligation de se rendre au travail ? Le télétravail est-il une solution envisageable ? L’employeur peut-il refuser de payer son salarié pendant la coupure d’électricité ? Le point sur vos questions.

Les salariés doivent-ils se rendre au travail en cas de délestage ?

Les délestages qui pourraient avoir lieu en janvier ne concerneront pas l’ensemble du territoire. Seuls certains secteurs seront privés de courant de manière temporaire. Si l’entreprise est située dans une zone frappée par une opération de délestage, les salariés devront-ils tout de même se rendre au télétravail ? La décision ne leur revient pas, mais incombe à l’employeur. Ce dernier pourra leur proposer d’aménager leur journée afin de maintenir leur activité.

Sont-ils tenus pour responsable en cas de retard ou d’absence ?

Les salariés ont la possibilité d’anticiper les coupures d’électricité grâce à l’application Écowatt. En s’inscrivant aux alertes, ils sont informés 3 jours à l’avance des pics de tension sur le réseau. Enedis a également lancé un site web, coupures-temporaires.enedis.fr, qui permet aux Français de visualiser les zones de délestage.

Avec ces outils, les salariés peuvent s’adapter et prévenir leur employeur des difficultés qu’ils rencontreront pour se rendre au travail. Toute personne en retard ou absente en raison d’une panne de courant risque d’être tenue pour responsable et sanctionnée. L’absence est alors considérée comme injustifiée.

L’employeur peut-il imposer ou interdire le télétravail ?

Une coupure d’électricité peut être considérée comme un cas de force majeur. Lorsque l’opération de délestage affecte l’entreprise, l’employeur est en droit de demander aux salariés de télétravailler. À l’inverse lorsqu’elle cible le domicile, il peut les faire venir sur site.

Si le salarié en télétravail se fait surprendre par une coupure de courant, il devra en informer le plus rapidement possible son employeur. Il ne sera alors pas sanctionné, même s’il avait manqué de rigueur en ne vérifiant pas l’état du réseau électrique à l’avance. Toutefois, il lui faudra réorganiser sa journée d’un commun accord avec l’employeur (retour sur site, aménagement des horaires, etc.).

Bon à savoir : l’employeur a pour mission d’assurer la sécurité de ses salariés. Il lui faudra prendre toutes les mesures nécessaires pour les protéger sur leur lieu de travail en cas de coupure, bloquer l’accès aux ascenseurs par exemple. En l’absence de dispositions appropriées, un salarié s’estimant en danger pourra exercer son droit de retrait.

Le salaire sera-t-il suspendu pendant une coupure de courant ?

Un employeur ne peut pas refuser de payer un salarié dont l’activité est à l’arrêt pendant une coupure de courant. Le délestage sera donc sans incidence sur la rémunération dès lors que le salarié reste à la disposition de l’employeur. Ils pourront trouver ensemble une solution adaptée à la situation.

Le salarié a-t-il le droit de poser des RTT ou d’aménager ses horaires ?

Les heures de délestage pouvant être anticipées, les salariés ont la possibilité d’aménager leurs horaires si leur activité le permet. La décision devra être prise avec l’employeur, qui peut aussi proposer de rattraper plus tard les heures perdues.

Sinon, l’employeur peut demander à un salarié de poser un jour de congé ou un RTT. Il s’agit d’une solution alternative qui devra être acceptée par le travailleur.

École fermée : comment faire ?

Si une école se trouve dans un secteur concerné par une opération de délestage, alors l’établissement sera fermé. Les parents n’auront d’autre choix que de trouver une solution de garde ou veiller eux-mêmes sur leurs enfants. Dans ce second cas, il leur faudra s’organiser et poser une journée ou une demi-journée de congé.