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Féminicides : Lancement du Grenelle des violences conjugales ce mardi 3 septembre

Le premier Grenelle des violences conjugales commence aujourd’hui, mardi 3 septembre, et durera 3 mois, jusqu’au 25 novembre prochain. Pendant cette période, différents acteurs seront reçus à Matignon pour mener une réflexion sur les violences faites aux femmes et proposer des solutions pour lutter contre ce type de violence.
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Mardi 3 septembre 2019 s’ouvre le premier Grenelle des violences conjugales. 220 000 femmes sont victimes de violences physiques et sexuelles chaque année, des violences souvent perpétrées par un mari, un conjoint ou un ex-conjoint. Le gouvernement a promis d’agir et recevra différents acteurs à Matignon — associations, forces de l’ordre, proche de victimes, etc. — afin de trouver des solutions et proposer des mesures concrètes pour lutter contre les violences faites aux femmes.

Féminicides : Lancement du Grenelle des violences conjugales ce mardi 3 septembre

Plusieurs ministères seront mobilisés

La secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, l’a promis ! Des « annonces fortes » seront faites dès l’ouverture du Grenelle ce mardi. Elle sera accompagnée de la ministre de la Justice Nicole Belloubet, du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, du ministre du Logement Julien Denormandie et du secrétaire d’État en charge de la protection de l’enfance, Adrien Taquet.

« Ce qui va permettre d’agir efficacement (...), c’est une action coordonnée », a-t-elle déclaré lors de sa conférence de presse.

Environ 80 personnes seront reçues à Matignon dans le cadre du Grenelle : des associations, des proches de victimes, des élus, des représentants de la justice et des forces de l’ordre, etc. En région, 91 « Grenelles locaux » se tiendront sur la même période.

Ce qu’attendent les associations

Les associations de proches de victimes et les associations qui luttent pour la protection des femmes ont déjà fait parvenir au gouvernement des propositions concrètes.

Parmi les solutions proposées, des solutions d’hébergement pour les victimes, le placement en foyer des agresseurs, le port d’un bracelet électronique obligatoire dès la première condamnation, une meilleure formation des policiers et gendarmes, etc. La présence de référents spécialisés dans chaque commissariat pour recevoir les plaintes des femmes a également été demandée. Les associations recueillent encore de trop nombreux témoignages de victimes qui disent s’être fait refuser leur dépôt de plainte.

Les associations réclament aussi beaucoup plus de moyens. « Nos priorités, ce sont une meilleure prise en compte de l’autorité parentale et un meilleur accès à l’hébergement des femmes victimes de violences », a expliqué à l’AFP Françoise Brié, la directrice générale de la FNSF (Fédération nationale Solidarité femmes). « Il faudrait 1 milliard pour que ces politiques publiques soient efficaces », estime le collectif # NousToutes. Les crédits de l’État spécifiquement dédiés à la protection des femmes sont actuellement de 79 millions d’euros, selon une étude menée par cinq organisations.

Un Grenelle déjà vivement critiqué

Avant même que le Grenelle ait commencé, des associations doutent déjà de l’utilité de l’évènement. « Cela n’a pas grand sens de faire une grande réunion de trois mois pour parler de solutions qu’on a depuis dix ans », a déclaré Caroline De Haas, membre du collectif #NousToutes, qui ne sera pas présent lors de ce Grenelle.

C’est « une façon comme une autre de ne rien faire », a commenté la comédienne Éva Darlan lors d’un rassemblement sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris la semaine dernière.

« Gageons qu’avec ce Grenelle cessera le double discours du gouvernement, qui prétend faire de cette lutte la grande cause du quinquennat, tout en diminuant les budgets, entraînant une moins grande disponibilité des associations, voire la fermeture de certaines structures d’accueil », a dénoncé un groupe d’élus locaux et d’acteurs de terrain dans Libération. « Les propositions existent, travaillées par les associations, et plusieurs act·eur·rice·s sont prêt·e·s à les mettre en œuvre. Il s’agit à présent de tracer une feuille de route avec un calendrier (...) ».