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Nice autorisée à expérimenter la reconnaissance faciale

Pour la première fois en France, un test du système de reconnaissance faciale aura lieu sur la voie publique lors du carnaval de Nice. Qu’en est-il ?
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La CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a autorisé la Ville de Nice à mener un test de reconnaissance faciale sur la voie publique, à l’aide de volontaires, lors d’un premier exercice grandeur nature qui aura lieu pendant le carnaval les 19 et 20 février 2019. Le point dans cet article.

Nice autorisée à expérimenter la reconnaissance faciale

Une expérimentation strictement encadrée

« Nous avons reçu l’accord de la Commission nationale de l’informatique et des libertés vendredi et, en fait, nous avons testé le logiciel dès samedi », a déclaré Christian Estrosi le maire de Nice lundi soir.

Dans le courrier qu’elle a adressé à la mairie, la CNIL insiste toutefois sur un encadrement strict du test « pour protéger les droits des personnes ». Il est aussi précisé que « les textes en vigueur n’interdisent pas par principe l’expérimentation envisagée », mais la Commission autorise seulement des volontaires majeurs à y participer. La ville de Nice devra d’autre part « veiller strictement » au « consentement de l’ensemble des personnes concernées ».

Quelle est l’utilité du système de reconnaissance faciale ?

« Après un attentat, un braquage ou lorsque les complices d’un crime sont identifiés, un tel système pourrait être mis à contribution », a indiqué Christian Estrosi. Il pourrait aussi servir à retrouver un enfant égaré ou permettre de retrouver des personnes recherchées par la police.

« Pour cette première expérimentation, nous avons demandé à cinq volontaires sur les 1 000 présents de nous fournir une image pour évaluer l’application en conditions réelles et différentes. De jour ou de nuit, de loin ou de près. Et les cinq personnes ont toutes été retrouvées, dont une pour laquelle la photo datait de 30 ans », a expliqué une responsable de la sécurité.

Deux autres expérimentations auront lieu mardi soir pour le corso illuminé et mercredi après-midi pour la bataille des fleurs, qui seront suivies de près par la CNIL. Plusieurs scénarios seront testés et 6 caméras de vidéosurveillances seront utilisées pour retrouver les personnes volontaires dans une zone délimitée au sein du carnaval. Les personnes ne se portant pas volontaires seront floutées. Des panneaux informatifs seront également disposés pour informer le public du test en cours.

Le maire voudrait utiliser la reconnaissance faciale pour surveiller les personnes fichées S

Le logiciel Any Vision qui permet « de reconnaitre quelqu’un même si la photo a trente ans » est efficace au point de pouvoir reconnaitre une personne passant de profil dans le champ d’une caméra même si la photo donnée pour la recherche a été prise de face selon Jean-Philippe Claret, le patron de Confidentia, l’entreprise à qui appartient la licence.

La ville de Nice compte 1 caméra pour 145 habitants, 2 350 en tout, et son maire est depuis longtemps favorable à l’utilisation de la reconnaissance faciale.

Il avait déjà demandé l’autorisation de la reconnaissance faciale à l’entrée de la fan zone pour l’euro 2016, juste avant l’attentat de la Promenade des Anglais et en décembre dernier, il avait demandé au préfet de lui fournir la liste des « fichés S » de sa ville pour « pouvoir suivre toutes les allées et venues, dans les transports en commun, dans les artères, dans les lieux publics, des individus en question ». Toutes ses demandes avaient jusqu’à présent été refusées.