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Accident du travail : l'indemnisation compense-t-elle la perte de salaire ?

Une étude s’est intéressée à la perte de salaire suite à un accident du travail avec incapacité permanente.
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Les victimes d’un accident du travail sont-elles assez indemnisées ? C’est à cette question que répond une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Les auteurs se sont basés sur un échantillon de 5 000 personnes qui ont subi un accident du travail entre 2011 et 2016.

Accident du travail : l’indemnisation compense-t-elle la perte de salaire ?

Le salaire chute fortement à la suite d’un accident du travail

Concrètement, l’année qui suit l’accident du travail, le salaire annuel de la victime chute en moyenne d’environ 6 000 euros si elle a un taux d’incapacité permanente (IP) inférieure à 10 % et de 12 000 euros si le taux d’IP est supérieur ou égal à 10 %. Cela représente une perte de salaire de 33 % pour les premiers et de 59 % pour les seconds.

Cinq ans plus tard, la perte s’atténue légèrement, mais restent considérable : en moyenne 4 000 euros en moins en cas de taux d’IP inférieure à 10 % et 10 000 euros en cas d’incapacité permanente supérieure ou égale à 10 %.

Deux principales raisons expliquent cette baisse de salaire :

  • les victimes d’un accident du travail travaillent moins en raison de l’incident : 250 heures de moins pour les victimes dont le taux d’IP est inférieur à 10 % et 400 heures de moins pour celles qui ont un taux d’IP supérieur ou égal à 10 % ;
  • elles ont plus de chances de perdre leur emploi au bout de quelques années par rapport à une personne qui n’a pas connu d’accident du travail : après 5 ans, la probabilité d’avoir des allocations chômage augmente de 10 points pour celles qui ont un taux d’incapacité permanente inférieur à 10 % et de 20 points pour les autres.

Les indemnités versées compensent bien cette perte de revenus

Cependant, en règle générale, les indemnités versées en cas d’accident du travail permettent de compenser dans son intégralité la perte de revenus, note l’étude. En effet, les victimes bénéficient :

  • du versement d’indemnités journalières équivalent à 60 % du salaire jusqu’au 28e jour d’arrêt et à 80 % au-delà ;
  • d’une indemnisation pour incapacité permanente. Si le niveau d’incapacité de la victime d’un accident du travail est inférieur à 10 % elle reçoit entre 400 et 4 000 euros, en fonction de son taux d’incapacité. S’il est supérieur à 10 %, elle recevra une rente à vie calculée en fonction de son dernier salaire ;
  • du versement d’indemnités chômage ;
  • de dispositifs socio-fiscaux (abattements et exonération à l’impôt sur le revenu et allocations de solidarité comme la prime d’activité, le RSA ou encore les allocations logement).

 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.