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Injures sexistes en augmentation : 9 victimes sur 10 sont des femmes

Y a-t-il plus d’injures sexistes de proférées ou la sensibilité des gens évolue-t-elle ? L’ONDRP a récemment publié une étude concernant les insultes perçues comme sexistes par celles et ceux qui en sont victimes. Qu’en est-il ?
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Une étude de l’ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales) publiée ce mercredi 21 mars montre que les injures sexistes sont en hausse depuis 2010, notamment sur le lieu de travail. Même si la majorité des victimes sont des femmes, il est à noter qu’environ 10 % des hommes sont également touchés. Le point sur cette étude.

Injures sexistes en augmentation : 9 victimes sur 10 sont des femmes


Les jeunes femmes surexposées aux injures sexistes

Selon les conclusions de l’étude de l’ONDRP, les injures sexistes sont majoritairement proférées dans la rue par des hommes en groupe, à l’encontre de jeunes femmes.

Il s’agit souvent de commentaires déplacés ou d’insultes liées à leur apparence physique ; la moitié des victimes de ce type d’injures sont âgées de moins de 35 ans.
Quant aux auteurs, il s’agit majoritairement d’hommes (86 %). Puis dans 70 % des cas, ils ne connaissent pas la personne à qui ils s’en prennent.
À 94 %, les injures sont faites en face à face et dans 60 % des cas, elles sont proférées dans un espace public (dont 49 % dans la rue et 8 % dans les transports en commun).

Ceci explique que le gouvernement est fait du « harcèlement de rue » une priorité.

Les injures proférées envers les femmes classées en 3 catégories

L’Observatoire a également répertorié les insultes et les a regroupées en 3 catégories.

Les jeunes femmes sont souvent « susceptibles d’être rabattues sur un rôle social stéréotypique : la “fille facile”, qu’il suffirait de complimenter sur son apparence physique pour en obtenir les faveurs sexuelles ».

Quant aux femmes ayant des postes à responsabilités élevées, elles sont plutôt victimes d’injures sur leur lieu de travail visant à les empêcher de s’exprimer ou à les tenir à distance. Ces dernières sont stéréotypées dans le rôle de la « mère envahissante ». Ce sont plutôt des femmes plus matures (autour de la quarantaine) qui sont visées.

Enfin, dans le cadre domestique, ce sont les femmes plus âgées (au-delà de 50 ans) qui subissent des injures les réduisant au rôle de « vieille sorcière ».

Pour les hommes, les stéréotypes liés à la masculinité ont la vie dure

Les 10 % d’hommes qui se sont déclarés victimes d’injures sexistes ont souvent été visés par des propos visant à « souligner leur supposée déviance vis-à-vis des stéréotypes de l’homme viril ».

Ces injures sont souvent proférées par des femmes dans un contexte de travail.


Comment interpréter ces résultats ?

Selon l’ONDRP, la hausse de ces injures sexistes peut être interprétée deux manières. La première est que le nombre de comportements injurieux de nature sexiste a effectivement augmenté. Seconde explication : les victimes interprètent comme injures sexistes ce qui était auparavant banalisé, donc non déclaré comme tel.

À noter que seulement 6 % des victimes d’injures sexistes se déplacent au commissariat ou en gendarmerie.