Insolite : ces arrêtés municipaux totalement loufoques
Pour faire rire ou pour parler d’un problème concret, les maires rivalisent d’imagination en décrétant des arrêtés municipaux complètement insolites. Faisons un tour d’horizon des textes les plus loufoques.
Le Père Noël est autorisé à survoler la commune
Les enfants peuvent être rassurés. Malgré un contexte morose, la magie de Noël ne doit pas s’évaporer. Pour cette raison, les maires de Ploemeur (Morbihan), de Riotord (Haute-Loire), ou encore de Saint-Vaast-de-Longmont (Oise) autorisent le survol du Père Noël au-dessus de leur commune dans la nuit du 24 au 25 décembre 2020. Forcément, les recommandations du gouvernement sont bien suivies : le nombre de lutins est limité à 6. Notons que pour mettre les cadeaux au pied du sapin, l’homme barbu a l’obligation de porter un masque. Et les enfants, comme tous les ans, devront penser à préparer un verre de lait et quelques biscuits.
Cette année, un autre arrêté municipal original a permis de mettre de la lumière sur une commune française. En novembre 2020, Patrick Darlot, maire de Saint-Bresson (Gard) a autorisé les commerces de sa commune à rouvrir. L’originalité ? Ce tout petit village cévenol ne compte aucun commerce. L’élu, un brin provocateur, voulait simplement mettre le doigt sur la fermeture des commerces non essentiels pendant cet acte II du confinement.
Les OVNIS et les moustiques sont interdits
C’est sans doute le plus vieil arrêté municipal insolite de France. En 1954, la mairie de Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse), a interdit les objets volants non identifiés (OVNI) de pouvoir atterrir sur la commune ou de la survoler. Un coup de projecteur inespéré pour la commune, car de nombreux médias étrangers ont depuis relayé cette information. Et pour l’anecdote, près de 6 décennies plus tard, aucun maire n’a encore supprimé ce décret. Donc si les Martiens arrivent sur Terre, ils devront éviter cette petite commune PACA sous peine de devoir retourner chez eux.
Les moustiques, eux, doivent éviter la commune de Briollay (Maine-et-Loire). En juillet 2018, le maire, André Marchand, a pris un arrêté interdisant ces insectes volants. Comme l’expliquait le premier magistrat à l’époque, ce texte permet d’expliquer à ces administrés qu’il ne peut pas combattre la prolifération des moustiques dans la commune.
L’arrêté municipal anti-pluie ou pour que la neige tombe du ciel
Serge Rondeau, le maire de Challans (Vendée), lui, n’en pouvait plus de la pluie. En février 2018, il a donc publié sur le compte twitter officiel de sa commune un arrêté autorisant la pluie uniquement 3 nuits par semaine « pour maintenir à niveau la nappe phréatique ». Selon ce texte, le soleil a « l’obligation de se présenter chaque matin ». Ce faux décret, très réaliste, a dû forcément amuser les administrés.
#Arrêté du Maire portant obligation d'#ensoleillement #météo #insolite #OnVeutDuSoleil #VivementlÉté pic.twitter.com/uY5UVg3u3F
— Ville de Challans (@VilledeChallans) February 15, 2018
Autre premier magistrat qui a de l’humour : celui de La Turballe (Loire-Atlantique). En novembre 2019, Jean-Pierre Branchereau a pris un décret obligeant la neige à tomber sur la place du marché de la commune. Car comme il l’écrit dans son texte, « un Noël sans neige n’est pas un Noël féerique ». Selon cet arrêté municipal insolite, le soleil est par conséquent interdit sur la commune.
L’obligation d’être joyeux
Tout aussi original : l’arrêté municipal obligeant les habitants à être joyeux. Cette fois-ci, direction la Vendée et plus précisément Essarts-en-Bocage. Pour promouvoir la première édition d’un festival de musique « Ville en joie », le premier magistrat de la commune, Freddy Riffaud, a choisi la manière loufoque. Entre le 5 et le 11 octobre 2019, toutes les personnes (habitants ou de passage dans la commune) devaient être de bonne humeur de 8 heures à 22 heures. Les colériques et les râleurs ne pouvaient pas entrer sur le territoire. Ce décret stipulait également que chaque personne devait faire sourire un minimum de 10 citoyens par jour. Bref, un vrai élan de joie.
Les décrets qui interdisent de mourir
Certains arrêtés municipaux insolites peuvent prêter à sourire. Mais d’autres permettent d’attirer l’attention sur un problème. En décembre 2019, Isabelle Dugelet, maire de La Gresle (Loire), avait pris un décret interdisant à ses administrés de mourir le week-end et les jours fériés. Derrière ce texte se cachait une situation plus problématique : la désertification médicale. En effet, l’élue avait eu toutes les peines au monde à trouver un médecin venant constater le décès d’un résident de l’EHPAD le dimanche précédent.
Mais ce n’est pas le premier texte qui dénonce la pénurie de médecins. En mai 2017, le maire de Laigneville (Oise), Christophe Dietrich, avait quant à lui interdit aux habitants de la commune de mourir chez eux. Et en février 2020, neuf maires de la Sarthe avaient interdit à leurs populations de tomber malade. Cette fois-ci, le texte était fictif, mais la décision permettait d’alerter l’opinion publique.
Lorsque ce ne sont pas les médecins qui manquent, ce sont les places au cimetière. En 2007, Philippe Guérin, maire de Cugnaux (Haute-Garonne) avait interdit aux personnes ne possédant pas de caveau dans le cimetière de mourir dans la commune. La raison de cette décision vraiment particulière ? À l’époque, seules 17 places étaient libres. Depuis, un nouveau cimetière a été inauguré.
Avant lui, le maire du Lavandou (Var) avait pris le même arrêté municipal en 2000. Mais là aussi, le texte n’est plus en vigueur aujourd’hui.